L'Indonésie se mobilisait mercredi pour faire face à deux violentes catastrophes naturelles, un tsunami et l'éruption de son volcan le plus actif, qui ont fait plus de 170 morts et plusieurs centaines de disparus.
170 morts et plusieurs centaines de disparus, 'Indonésie se mobilisait pour faire face à deux violentes catastrophes naturelles. (Photo : AFP)
AFP
27 Octobre 2010
À 12:03
Le Président Susilo Bambang Yudhoyono a écourté sa visite au Vietnam, où il devait participer au sommet de l'Asean, pour superviser les opérations de secours. Ces dernières sont particulièrement difficiles à organiser dans les îles de l'océan Indien frappées lundi soir par un séisme de magnitude 7,7 suivi par un puissant tsunami.
Des vagues de trois mètres, formant «un mur d'eau blanchâtre d'écume» selon un témoin, ont totalement dévasté des villages côtiers de l'archipel des Mentawaï, au large de l'île de Sumatra. «Il y a au moins 154 morts et 400 disparus», a indiqué mercredi à la mi-journée Harmensyah, responsable des secours de la province de Sumatra Ouest.
Borinte, un paysan de 32 ans, a déploré son impuissance à sauver sa femme et ses trois enfants. «Lorsque nous avons vu arriver la vague, nous avons essayé de courir mais elle était plus rapide que nous et nous a engloutis». Lui seul a réussi à surnager en s'accrochant à une planche.
Le tsunami a porté un coup dur au tourisme balbutiant sur les Mentawaï, des îles à la végétation luxuriante prisées des surfeurs pour ses vagues qui rivalisent avec celles d'Hawaï. Mais aucun touriste étranger ne figurait parmi les morts.
Les experts avaient mis en garde contre le risque élevé d'un séisme dans cet archipel situé dans une zone de subduction entre les plaques tectoniques indo-australienne et eurasienne.
Les craquements de cette faille ont déjà provoqué le tsunami catastrophique du 26 décembre 2004, qui avait fait plus de 220.000 morts autour de l'océan Indien. A quelque 2.000 kilomètres à l'est, dans le centre de l'île de Java, l'alerte restait élevée mercredi autour du volcan Merapi, «la montagne de feu» en javanais, qui est entré en éruption dix fois mardi.
Les nuages de cendres et les nuées ardentes, qui se sont élevées à 1,5 km de haut, ont tué «au moins 25 personnes», selon Banu Hermawan, porte-parole de l'hôpital Sardjito à Yogyakarta, la grande ville située à 25 km du cratère.
Parmi les victimes figure l'homme qui personnalise le volcan aux yeux des Indonésiens, Mbah Marijan, «le gardien spirituel» du Merapi, considéré comme une montagne sacrée par les Javanais.
Un journaliste, deux sauveteurs et un bébé de trois mois ont également péri. L'activité du Merapi avait «fortement baissé» à la mi-journée, a indiqué Surono, chargé de la surveillance des volcans en Indonésie. «Mais la menace perdure. Il faudra plusieurs jours avant de se prononcer».
Plus de 29.000 personnes ont trouvé refuge dans les différents centres d'accueil et certains accès aux pentes du volcan étaient interdites, a constaté une journaliste de l'AFP.
Au total, plus d'un million de personnes vivent sous la menace d'une explosion du dôme de lave du Merapi, des nuées ardentes et des lahars (coulées de boues). Les Indonésiens ont appris à vivre avec ce risque car leur archipel est la première zone volcanique au monde avec quelque 130 volcans actifs.
Leur pays a été régulièrement endeuillé par des catastrophes sismiques ou volcaniques (éruption du Tambora en 1815, explosion du Krakatoa en 1883, qui a déclenché des vagues qui firent le tour du monde).
Attendu en novembre à Jakarta, le Président américain Barack Obama, «profondément attristé» par les pertes en vies humaines, a proposé «l'aide des Etats-Unis».