Fête du Trône 2004

El-Béchir visé par un jet de chaussure

Un homme aux motivations inconnues a lancé lundi sa chaussure en direction du Président soudanais Omar El-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), sans l'atteindre, ont indiqué des témoins.

Le Président soudanais Omar El Bechir, à Khartoum. (Photo : AFP)

26 Janvier 2010 À 09:45

Cet homme a retiré sa chaussure et l'a lancée en direction du président Béchir alors que ce dernier se trouvait dans le hall du «Qaat As-Sadaqa», centre des congrès au coeur de la capitale soudanaise, ont dit des témoins sous couvert de l'anonymat.

Les forces de sécurité ont aussitôt arrêté l'individu qui n'a pas atteint Omar El-Béchir avec son jet de chaussure.

Le «lanceur de chaussure» est un homme âgé d'une quarantaine d'années se nommant Adil Mohamed Fath Al-Rahman Mahjoub et souffrant des troubles psychiatriques, a indiqué l'agence de presse officielle Suna.

«Il voulait remettre une lettre au Président de la République (...) mais il a été intercepté par les gardes du président qui lui ont signifié qu'il ne s'agissait pas du lieu et du moment appropriés. Il a alors retiré sa chaussure et l'a lancée», a ajouté l'agence.

L'homme «n'est affilié à aucun parti politique mais a déjà occupé des postes dans l'administration (...) il n'était pas armé» a souligné Suna, précisant que le lanceur de chaussure était actuellement traité dans un hôpital psychiatrique et qu'il serait plus tard remis à sa famille.

Le 14 décembre 2008, dans un geste qui lui avait valu un statut de «héros» dans le monde arabe, le journaliste irakien, Mountazer Al-Zaïdi avait lancé ses chaussures sur l'ancien président américain George W. Bush lors d'une conférence de presse d'adieu de ce dernier à Bagdad, en criant : «C'est le baiser d'adieu, espèce de chien !».

Condamné à un an de prison pour «agression contre un chef d'Etat en visite officielle», Mountazer Al-Zaïdi a été libéré au bout de neuf mois pour bonne conduite. Mais craignant pour sa sécurité, il s'est réfugié au Liban.

M. Béchir a pris le pouvoir en juin 1989 à la faveur d'un coup d'Etat soutenu par les islamistes. Il est candidat à sa succession lors des élections -présidentielle, législatives, et régionales- d'avril prochain.

Le raïs soudanais est sous mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui l'accuse de crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile complexe. Ce conflit est à l'origine de 300.000 morts selon les estimations de l'Onu -10.000 d'après Khartoum- et 2,7 millions de déplacés.
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