Les Bleus de Guy Forget se sont inclinés 4-1 en demi-finale de la Coupe Davis face à l'Espagne, intouchable en simple avec Rafael Nadal en son jardin de terre battue, dimanche dans les Arènes de Cordoue.
AFP
19 Septembre 2011
À 07:01
L'Espagne, qui accueillera en finale l'Argentine victorieuse dimanche de la Serbie à l'extérieur (3-2), continue ainsi son idylle avec un Saladier d'argent qu'elle a remporté quatre fois depuis 2000.
Côté tricolore, le week-end en terre espagnole aura révélé deux lacunes : la France, à l'inverse de l'Espagne, est décidément à la peine sur terre battue et manque d'un joueur magique à la Nadal.
Dans les trois matches de simple qui ont compté sur la terre battue de Cordoue, la France a terminé à chaque fois par des défaites sans appel.
Gasquet a rendu les armes avant l'heure 6-3, 6-0, 6-1 face à un Nadal pourtant encore émoussé par son parcours du combattant à l'US Open.
Tsonga, face au même adversaire, a certes eu le mérite d'essayer, mais a dû se rendre au même aveu d'impuissance : 6-0, 6-2, 6-4.
Quant à Simon, il n'a pas non plus convaincu, perdant en trois sets 6-1, 6-4, 6-1 face à un Ferrer qui, sur d'autres surfaces, paraît pourtant à sa mesure. On était loin de l'attitude combattive de la France finaliste face à la Serbie en 2010, certes défaite mais avec les honneurs.
Conclusion du capitaine Guy Forget dimanche : «Quand on voit aujourd'hui Simon et Tsonga sur terre, on voit bien qu'ils ne sont pas sortis du même moule qu'un Nadal ou un Ferrer. Tant que nous n'aurons pas des joueurs qui, depuis l'âge de 12 ans, évoluent quotidiennement sur de la terre battue, on ne pourra pas prétendre rivaliser avec des nations comme l'Espagne.»
Et le capitaine d'en appeler aux élus de la Fédération pour «systématiser la construction de courts en terre battue dans les pôles si on veut se donner une chance d'exister sur terre battue et à Roland-Garros».
Ce constat souligne aussi, en creux, une absence, un nom qui sera revenu à plusieurs reprises après la défaite de la France en demi-finale : Gaël Monfils.
Le N.1 français aura, cruellement, manqué aux Bleus au pays de la terre rouge.
L'ancien demi-finaliste de Roland-Garros en 2008 et quart de finaliste en 2009 et 2011 paraissait le seul capable d'offrir un peu de répondant aux spécialistes de terre battue que sont Nadal et Ferrer, mais une blessure à New York en aura voulu autrement.
Autre enseignement du week-end: la France ne possède aujourd'hui pas de joueur tout terrain à la Nadal, Del Potro ou «Djoko», capable de lui assurer un ou deux points sur n'importe quelle surface.
D'où peut-être l'admiration exprimée par un Forget à l'égard de l'équipe ibérique : «Ferrer et Nadal m'ont impressionné par leur capacité à s'adapter tellement vite à la terre battue, après avoir pourtant été à New York sur du dur comme nous».
Seule satisfaction du week-end : le double tricolore Tsonga-Llodra qui, formé seulement pour la troisième fois en Coupe Davis, a facilement disposé d'une paire espagnole Lopez-Verdasco pourtant bien rodée. Autant Cordoue a pointé l'insuffisance du niveau en simple de la France, autant il a donné à voir un duo qui pourrait apporter quelques garanties pour l'avenir.
Autre point positif: la défaite face à l'Espagne ne devrait pas laisser trop de bleus à l'âme chez les Français, conscients qu'ils n'avaient pas le niveau le week-end.
«Des défaites comme ça, ça fait mal, mais ça arrive. Parfois tu te fais écrabouiller comme moi aujourd'hui. Il faut l'accepter et repartir de l'avant», admettait humblement Tsonga après la déroute.