Imzouren, une cité en pleine émergence

Alors que le 24 février 2004 renvoie au mauvais souvenir du terrible tremblement de terre qui a secoué la province paisible d'Al-Hoceima, la même date reste, pour la population de la petite ville d'Imzouren, l'une des zones qui ont été les touchées, synonyme de réhabilitation, de reconstruction et d'espoir.

S'il est un «bienfait» qu'a eu cette tragédie, c'est qu'elle a donné, à ne pas en douter, un coup d'accélérateur au processus de développement de cette cité, qui a réussi, ou presque, à panser toutes ses plaies ouvertes par le mouvement de la terre. Difficile sur le terrain de repérer des traces, même lointaines, d'une quelque catastrophe naturelle.

Et pour cause. La ville vit, depuis lors, au rythme d'une belle dynamique de développement socio-économique pluriel.

Juste après le séisme, un vaste programme de relogement et construction d'infrastructures a été lancé, sur Hautes Instructions de S.M. le Roi Mohammed VI.

Quelque temps après la tragédie, Imzouren s'est engagée dans un vaste chantier de construction de grands ensembles résidentiels destinés aux familles des sinistrés. Le tout harmonieusement inscrit dans un programme d'urgence touchant à l'aménagement des voies urbaines, la restauration des routes, au renforcement des réseaux électrique et d'assainissement, ainsi qu'à la construction de terrains de sport, de maisons de jeunes, de places publiques, de marchés hebdomadaires, de centres sociaux et d'espaces verts.

Le relogement en tete des priorites
Les premiers fruits du programme de relogement ont été vite récoltés. L'année 2006 avait vu la remise à Imzouren des clés de 214 appartements construits dans le cadre de l'opération de relogement des sinistrés du séisme, qui a mobilisé des fonds de l'ordre de 61,48 millions de DH. Une toute petite partie d'un large programme d'édification de 1.010 appartements sur une superficie de 5,5 ha, qui a mobilisé une enveloppe budgétaire de 243 millions de DH. Le projet englobe également une mosquée, un centre commercial, un centre culturel et une crèche, avec des crédits de l'ordre de 13 millions de DH.

«Abdelkrim Al Khattabi», un autre projet à l'appellation significative à bien des égards, est venu apporter, lui, une pierre de plus à l'édifice de la renaissance de la ville. Englobant 291 unités de logement, réparties sur 60 villas économiques, 150 appartements et 81 lots de terrain, ce projet intégré de 6,5 ha de superficie offre un logement décent à une population de 2.060 personnes. Son coût avoisine les 95 millions de DH.
Dans la foulée de ces réalisations, un programme d'habitat et d'urbanisme dans la ville d'Imzouren a été mis sur les rails. Destiné à près de 18.000 personnes, ce projet a mobilisé des investissements de l'ordre de 378 M DH, qui serviront à la réalisation de huit opérations sur 90 ha. Elles comprennent une opération de relogement, un programme intégré et six opérations de restructuration (78 ha), avec un coût de 40 millions de DH.

De nouveaux espaces de vie pour animer le quotidien d'Imzouren
Aux cotés du chantier de relogement et de reconstruction, la ville mise aussi sur la création de nouveaux espaces de vie pour mieux accompagner la renaissance de la ville.

Parmi ces nouvelles infrastructures à caractère social, il y a lieu de citer un foyer pour jeunes filles, réalisé pour un coût de trois millions de DH, dont 2,7 millions de DH assurés par la Fondation Mohammed V pour la solidarité et un Centre provincial d'assistance sociale, réalisé dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) pour un coût estimé à plus de 8 millions de DH.

Deux autres projets à caractère socio-culturel et sportif sont aussi à inscrire dans le cadre de l'animation du quotidien de la population, jeune surtout, de cette petite cité. Il s'agit d'une salle couverte omnisports pour une enveloppe de près de 10 MDH et d'un complexe socioculturel et sportif (2,5 MDH), deux infrastructures qui ne manqueront pas de contribuer à l'épanouissement et à l'insertion sociale des jeunes de la commune, de l'avis même des acteurs associatifs de la ville, premiers partenaires de ces projets.

«Les projets lancés à Imzouren après le douloureux séisme de 2004 ont eu un impact direct sur la vie quotidienne de la population, surtout les jeunes, qui y voient un cadre d'épanouissement et d'expression», estime Abdelkader Aaroud, président de l'Association locale «Essalam» pour la culture et le développement.

Ces projets ont permis aussi à la ville d'abriter des évènements de grande envergure, dont un colloque international sur le patrimoine culturel du rif, ayant rassemblé des personnalités de premier plan de pays arabes et européens, souligne Aaroud, dans une déclaration à la MAP.

Pour boucler la boucle, Imzouren devra bénéficier à l'avenir des retombées socio-économiques et touristiques du projet de la voie expresse Taza-Al-Hoceima, qui est en cours de réalisation sur 148,5 kilomètres, pour un investissement global de près de 2,5 milliards de DH. Une infrastructure qui sera accompagnée d'ouvrages d'assainissement, de mise à niveau et d'aménagement des carrefours sur toute la liaison. Une manière aussi d'inscrire le processus de développement de cette petite cité rifaine dans un contexte régional plus large.