L'exode massif de milliers de ressortissants étrangers fuyant les violences en Libye s'est poursuivi lundi et tous les moyens de transport terrestre, aérien et maritime ont été utilisés pour quitter le plus vite possible ce pays théâtre, depuis le 17 février, d'événements sanglants.
L'exode massif de milliers de ressortissants étrangers fuyant les violences en Libye s'est poursuivi et tous les moyens de transport ont été utilisés pour quitter le plus vite possible ce pays théâtre. (Photo : AFP)
MAP
01 Mars 2011
À 10:18
Ainsi, quelque 450 Marocains ont réussi à gagner la Tunisie et la plupart d'entre eux ont pu s'envoler vers le Royaume, alors que plus de 20.000 ressortissants chinois, 17.734 turcs et 61.000 égyptiens ont été évacués de la Libye.
Concernant les réactions internationales vis-à-vis de ces événements, le premier ministre canadien, Stephen Harper et la chancelière allemande, Angela Merkel se sont dits, lors d'un entretien téléphonique, «très préoccupés par les gestes profondément troublants posés par le gouvernement Kadhafi, qui va jusqu'à oppresser ses propres citoyens».
Stephen Harper a indiqué que «le gouvernement du Canada décide d'imposer un gel des biens de la Libye et d'interdire toute transaction financière avec le gouvernement, les institutions et agences de même qu'avec la Banque centrale de la Libye».
De son côté, le premier ministre français François Fillon a annoncé, lundi, le lancement d'une opération d'aide humanitaire «massive» pour la Libye, avec l'envoi de deux avions à Benghazi (Est), ville entièrement contrôlée par les opposants du régime de Kadhafi.
«Dans quelques heures, deux avions partiront pour Benghazi à la demande du gouvernement français avec des médecins, des infirmiers, du matériel médical, des médicaments», a déclaré Fillon sur les ondes de la radio française privée ‘RTL'.
Pour sa part, le premier ministre britannique David Cameron a appelé le dirigeant libyen, Moammar Kadhafi, à quitter le pouvoir, soulignant que ce dernier «n'a pas de rôle dans la Libye de demain». «Nous sommes en train de mettre une sérieuse pression» sur le régime Kadhafi, a dit Cameron, dont le pays a gelé les avoirs du dirigeant libyen et des membres de sa famille et levé l'immunité diplomatique dont ils jouissaient.
L'Union des journalistes arabes a condamné, lundi, les agressions menées contre les manifestants en Libye et qui ont fait des centaines de morts et de blessés. Dans un communiqué, l'Union s'est déclarée «étonnée suite à l'usage excessif de la violence contre les manifestants libyens désarmés qui a fait un grand nombre de morts et de blessés».
Pour sa part, la présidente de la Confédération suisse, Micheline Calmy-Rey a affirmé, lundi, que des «crimes contre l'humanité ont été commis et continuent à être commis en Libye».
Calmy-Rey, qui intervenait à l'ouverture à Genève de la 16ème session du Conseil des droits de l'Homme (CDH), a estimé que «le nombre de morts et de blessés parmi les manifestants pacifiques résultant de l'usage excessif de la force par les autorités (libyennes) est choquant».
Le président de la 65e session de l'Assemblée générale de l'Onu, Joseph Deiss a, quant à lui, déclaré, lundi, devant le Conseil des droits de l'Homme (CDH), que «la situation en Libye est profondément choquante». Intervenant à l'ouverture de la 16e session du CDH, Deiss a indiqué que le fait que le Conseil ait tenu d'urgence, vendredi dernier, une session spéciale sur la Libye et adopté une résolution recommandant notamment la suspension de ce pays de ses rangs «est un signal fort».
D'autre part, l'Union Européenne a adopté lundi une décision qui met en œuvre la résolution adoptée samedi par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies à l'encontre de la Libye. Conformément aux mesures onusiennes, l'UE impose un embargo sur les armes ainsi que des mesures restrictives supplémentaires à l'encontre des responsables de la répression violente contre la population civile en Libye. «Une interdiction de visa sur 16 personnes, y compris Mouammar Kadhafi, les membres de sa famille étroitement associés au régime et d'autres personnes responsables de la répression violente» et «un gel des actifs de Mouammar Kadhafi et cinq membres de sa famille» ont également été appliquées. L'exil constitue «certainement une option» pour le leader libyen Mouammar Kadhafi, afin de débloquer la situation de crise en Libye, a déclaré lundi le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney.
«L'exil constitue certainement une option pour lui», a souligné le responsable américain lors d'un point de presse, ajoutant que l'administration Obama, qui est «activement en contact avec les groupes d'opposition libyens», examine «toutes les options», y compris une aide militaire aux manifestants et la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.
La secrétaire d'Etat américaine, Hilary Clinton a déclaré, lundi à Genève, qu'une action des forces navales américaines se trouvant en Méditerranée n'est pas prévue en Libye. «Nous croyons qu'il y aura des besoins pour aider à des interventions humanitaires, nous savons également qu'il va y avoir probablement malheureusement des besoins pour des missions de sauvetage», a indiqué Clinton, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion de sa participation à la 16e session du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'Onu. Elle a souligné qu'«il était temps que Kadhafi parte sans plus de violence et sans délai», et a promis à cet effet d'«explorer toutes les options possibles» d'action.
La situation humanitaire en Libye, en proie à des soulèvements populaires réprimés dans le sang, demeure la première préoccupation des Etats-Unis, a affirmé lundi le porte-parole du Département, Philip Crowley. «Notre préoccupation actuellement est la situation humanitaire et les moyens d'arrêter la violence et l'effusion de sang» en Libye, a déclaré Crowley lors de son point de presse quotidien, affirmant que les Etats-Unis prendront toutes les mesures qu'ils jugent «appropriées» pour mettre fin aux violences à l'encontre du peuple libyen.
Le porte-parole de la diplomatie américaine a fait savoir dans ce sens que son pays dispose de tout «un éventail d'options», y compris la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne, affirmant que cette dernière option est actuellement «activement considérée».