«Dette et monde arabe au menu d'un sommet entre Obama et les chefs de l'UE, pour faire progresser la coopération sur des sujets d'intérêt commun».
Le Président américain, Barack Obama accueille les dirigeants de l'UE, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso. (Photo : arabnews.com)
AFP
26 Novembre 2011
À 08:42
Le Président des Etats-Unis Barack Obama accueille lundi les dirigeants de l'Union européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso pour un sommet consacré à la crise de la dette sur le Vieux continent et à la coordination du soutien aux réformes dans le monde arabe.
Cette rencontre intervient alors que Obama ne fait pas mystère de sa volonté de renforcer l'influence américaine en Asie, ce qui a parfois été vu par les Européens comme une marque de désintérêt à leur endroit.
Le Président Obama vient du reste d'effectuer une nouvelle tournée de plus d'une semaine dans la région Asie-Pacifique, comptant sur le dynamisme de cette partie du monde pour stimuler l'économie et le marché de l'emploi dans son pays.
Mais les ambitions asiatiques de Obama ne doivent pas occulter l'étroitesse des relations commerciales et financières entre son pays et l'UE : les investissements directs réciproques des deux entités représentaient au total plus de 2.000 milliards d'euros en 2009, selon la Commission européenne.
C'est donc avec une grande inquiétude que le gouvernement américain observe la crise de la dette dans l'Union. Moins d'un an avant de remettre son mandat en jeu, Obama fait face au mécontentement d'une majorité d'Américains sur sa politique économique, en période de chômage élevé et de croissance anémique.
«Nous avons tous beaucoup d'intérêt à ce que l'Europe réussisse, et nous serons tous affectés si l'Europe ne connaît pas la croissance (...) Si l'Europe ne croît pas, ce sera difficile pour nous de faire ce que nous devons faire pour les Américains», avait plaidé Obama à l'issue du sommet du G20 à Cannes (France) le 4 novembre.
«Nous continuons à presser l'Europe d'appliquer rapidement le plan qu'ils ont présenté» fin octobre à Bruxelles pour résoudre la crise de la dette, a affirmé lundi le porte-parole de Obama, Jay Carney, notant que «l'installation de nouveaux gouvernements en Italie, en Grèce et en Espagne rend cette application encore plus importante».
Selon un haut responsable européen, «nos amis américains exprimeront avec les mots que nous connaissons et en fonction des développements, puisqu'il y a chaque jour des développements sur les marchés, leur inquiétude. C'est à cela que nous nous attendons».
La question d'une «collaboration plus étroite afin de soutenir les transitions et les réformes dans le monde arabe» doit également être abordée lundi au sommet à la Maison-Blanche, auquel participeront les chefs des diplomaties européenne Catherine Ashton et américaine Hillary Clinton.
Les dirigeants pourraient évoquer le renforcement de sanctions contre la Syrie face à la répression sanglante du régime du président Bachar Al-Assad, et coordonner leur réaction face aux événements actuels en Egypte. La Maison-Blanche a appelé vendredi l'armée égyptienne à un transfert du pouvoir aux civils le plus vite possible.
Le précédent sommet USA-UE, à Lisbonne en 2010 avec Van Rompuy, président de l'Union européenne, et Barroso, président de la Commission, avait été expédié en moins de deux heures à la fin d'une réunion de l'Otan, six mois après l'annulation d'une rencontre qui avait provoqué un malaise chez les Européens.
«Ce sommet n'a pas été aussi distrayant que d'autres sommets parce que nous sommes d'accord sur tout», avait commenté Obama dans la capitale portugaise.
«Si l'on recherche de la distraction, on va au cirque», a souligné un responsable européen sous couvert de l'anonymat. «Les objectifs du sommet et de la diplomatie ne sont pas de distraire, mais d'organiser des convergences de vues et essayer d'œuvrer à quelque chose de constructif», a-t-il ajouté.