«L'Unione Sarda» : «L'italienne enlevée près de Tindouf a été trahie par des éléments du polisario qui l'ont vendue à Aqmi»
«La région de Tindouf, en Algérie, s'était transformée en un nouveau Afghanistan et constituait désormais une zone très dangereuse pour les occidentaux», avait affirmé «L'Union Sarda». (Photo : www.pdcagliari.it)
MAP
09 Décembre 2011
À 10:53
Rossella Urru, l'otage italienne enlevée, en octobre dernier, près de Tindouf, en compagnie de deux ressortissants espagnols, a été «trahie» par des éléments du «polisario» qui l'ont vendue à une cellule d'Al-Qaëda au Maghreb islamique (Aqmi), souligne le quotidien italien «l'Unione Sarda» (L'union sarde).
«Enlevée par une bande de traitres sahraouis du ‘polisario' et vendue à une cellule maghrébine d'Al-Qaëda, tel est le sort de Rossella Urru», écrit le journal en rappelant que la «la jeune coopérante» de Samugheo (Sardaigne) avait été victime du rapt, le 23 octobre, dans le camp de Rabouni en même temps que ses deux «collègues espagnols».
«l'Unione Sarda» évoque, dans ce cadre, l'arrestation lundi à Nouadhibou par les forces de sécurité mauritaniennes de deux éléments appartenant au «polisario», soupçonnés d'avoir participé à cette opération d'enlèvement.
Le journal, qui forme l'espoir que cet épisode puisse donner un coup d'accélérateur à l'enquête en vue de remonter la cellule qui détient les otages européens, rapporte, sur la base d'indications fournies par des sources médiatiques mauritaniennes, que les deux hommes, Mamina Laaguir Abdelaziz Ahmed Baba et Aghdafna Mohamed Hamadi Ahmed Baba, sont entrés clandestinement en Mauritanie.
Ils ont emprunté une zone frontalière à proximité de la Mauritanie pour faire infiltrer les otages européens via une vaste zone saharienne qu'ils connaissent parfaitement, indique-t-elle.
Les trois otages ont ensuite été remis par les deux hommes entre les mains d'AlQaëda en échange d'une compensation pécuniaire, précise le journal.
Fin octobre, «L'Union Sarda» avait affirmé que la région de Tindouf, en Algérie, s'était transformée en «un nouveau Afghanistan» et constituait désormais «une zone très dangereuse pour les occidentaux».
L'enlèvement de l'Italienne et des deux espagnols est «la confirmation que cet endroit est bien infiltré par des éléments d'AlQaëda prêts à trahir et à vendre des humanitaires», avait-il souligné.
«Cette zone est gérée par le front polisario qui est aujourd'hui divisé en diverses factions», avait relevé le journal italien.
Quelques jours après, le quotidien italien «Il Giornale» avait observé que cet enlèvement n'est pas le premier cas de «connivence» entre le «polisario» et Al-Qaëda au Maghreb islamique.
Il existe en effet des précédents établissant la «connivence» entre éléments du «polisario» et terroristes d'Al-Qaëda, avait assuré le journal en soulignant que plusieurs éléments du «polisario» sont à la solde d'Al-Qaëda et se donnent au trafic de drogue, d'armes et d'êtres humains.
Cette infiltration des camps de Tindouf par Al-Qaëda, avait-il fait remarquer, avait déjà été signalée par des dizaines d'articles de presse, dont en particulier celui d'Alison Lake sur les colonnes du prestigieux magazine américain «Foreing Policy».
Dans cet article, Lake a évoqué notamment ce «mariage de connivence» entre les deux groupes, avait rappelé le journal en s'interrogeant sur les véritables raisons qui ont poussé les responsables de l'association sous la bannière de laquelle s'active Russella Urru à l'envoyer dans la «tanière du loup».
Pour le quotidien, des enquêtes doivent être menées sur les prérogatives que s'arrogent certaines organisations «humanitaires» et sur leur responsabilité dans de tels drames.