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Second tour de la présidentielle

Le vote a été ouvert à 08h00 (locale/06h00 GMT) pour une fermeture à 18h00.

Des Egyptiennes crient contre le candidat présidentiel Ahmed Shafiq au cours d'une manifestation à l'extérieur de la Cour suprême constitutionnelles du au centre du Caire. (Photo : AFP)

16 Juin 2012 À 09:07

Les bureaux de vote ont ouvert samedi en Egypte pour le second tour d'une élection présidentielle, qui opposera le candidat des Frères musulmans Mohamed Morsi à Ahmed Chafiq, dernier chef du gouvernement de Moubarak, contraint de quitter ses fonctions en 2011 après 30 ans au pouvoir.

Au total, quelque 51 millions d'Egyptiens sur une population de 90 millions sont appelés aux urnes lors d'un scrutin, le premier à se tenir sous l'ère de la révolution. Le vote des expatriés pour le premier tour s'est tenu du 3 au 10 mai dans les ambassades et consulats d'Egypte. Quelque 13.099 bureaux de vote et un comité judiciaire central dans chaque gouvernorat ont été mis en place dans le cadre de cette échéance, jugée cruciale dans un pays qui vit dans l'instabilité depuis plusieurs mois.

La campagne pour l'élection présidentielle en Egypte s'est clôturée vendredi à midi pour 18 heures de «silence électoral» avant ce tour qui se poursuivra dimanche et dont les résultats doivent être officiellement annoncés le 21 juin. De nombreuses ONG égyptiennes et étrangères ont été autorisées à surveiller le déroulement des élections qui se tiennent sous la supervision de 14.500 magistrats, dont 1200 femmes.

Pour la première fois, ces organisations ont été autorisées à superviser toutes les étapes de l'élection présidentielle en Egypte, depuis la campagne électorale jusqu'au décompte des voix. Quelque 65.000 personnes ont été également mobilisées pour assurer le succès de ce scrutin, d'après la haute commission électorale, qui a fait état d'une étroite collaboration avec les forces armées pour sécuriser l'opération électorale, notamment les bureaux de vote et le transport des urnes.

Pour garantir un bon déroulement de ce scrutin, le Conseil militaire au pouvoir a déployé 150.000 hommes à travers le pays dans l'objectif de sécuriser les bureaux de vote et le transport des magistrats en charge de la supervision de cette opération. Cette élection présidentielle devra aboutir à la remise du pouvoir à une autorité élue et au retour des militaires aux casernes avant fin juin. 

Ce tour intervient deux jours après l'annonce du jugement de la cour constitutionnelle suprême qui a ordonné la dissolution du parlement, estimant que la loi encadrant les élections parlementaires organisées il y a six mois était anticonstitutionnelle.

Pour la Cour, un tiers des députés ont été élus illégalement, et donc «la composition de toute la chambre est illégale, en conséquence, elle ne peut pas légalement être maintenue». D'après la décision de la justice égyptienne, le principe d'égalité n'avait pas été respecté par certains partis qui ont présenté des candidats au tiers des sièges réservés aux indépendants.

D'autre part, la cour suprême a invalidé la loi qui interdisait aux figures du régime Moubarak de briguer un mandat, ce qui permet au dernier Premier ministre d'Hosni Moubarak Ahmed Chafiq de participer au second tour de cette présidentielle samedi et dimanche prochains contre le candidat du Parti de la Liberté et de la Justice, bras droit des Frères musulmans. Cette loi n'était pas basée sur «des motifs objectifs» et «constitue une violation du principe d'égalité», menant à une discrimination sur des «raisons illogiques».

Dans un communiqué, les Frères musulmans ont, de leur part, souligné que ce jugement «balayait» les progrès acquis depuis la chute de l'ancien président Hosni Moubarak en février 2011, appelant les électeurs à battre le candidat de l'«ancien régime».

Les progrès en vue d'une transition démocratique et du transfert du pouvoir aux civils sont «balayés et renversés», ont déploré les Frères musulmans, ajoutant que l'Egypte se retrouve aujourd'hui «dans une situation encore plus dangereuse que dans les derniers jours du régime de Moubarak».

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui gouverne l'Egypte depuis la chute de Moubarak, avait promis de céder le pouvoir à un gouvernement civil d'ici le 1er juillet.

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