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A l'ère des énergies renouvelables

En raison de leurs vastes potentialités en énergies renouvelables, notamment géothermiques et éoliennes, le Kenya et les pays de l'Afrique de l'Est sont en passe de devenir un pôle d'attraction des investissements pour faire face à une demande énergétique grandissante.

En raison de leurs vastes potentialités en énergies renouvelables, le Kenya et les pays de l'Afrique de l'Est sont en passe de devenir un pôle d'attraction des investissements. (Photo : www.greenetvert.fr)

09 Octobre 2012 À 13:34

En témoigne, d'ailleurs, la visite que vient d'effectuer la semaine dernière au Kenya et en Tanzanie, une importante délégation britannique conduite par le ministre de l'Energie et du changement climatique, Greg Barker, avec pour objectif ultime de nouer des partenariats fructueux avec les gouvernements, les milieux scientifiques et les entreprises de la région pour trouver des solutions énergétiques durables et écologiques.

Bien avant cette visite, l'Agence américaine pour le développement international (Usaid) avait annoncé une initiative américaine pour contribuer au développement de l'énergie géothermique dans la vallée du Rift, au Kenya, ainsi qu'en Afrique de l'Est. L'Usaid compte ainsi fournir des fonds pour permettre aux pays de la région de tirer profit de l'expertise des Etats-Unis en matière d'énergie géothermique et offrir aux entreprises américaines un large accès aux marchés africains, a déclaré Michael Curtis, un responsable de l'Agence américaine chargé de l'Afrique.

C'est dire donc tout l'intérêt que revêt la région pour les investisseurs en quête de placements sûrs, surtout en cette mauvaise conjoncture internationale exacerbée par la crise de la dette dans la zone euro, une région où de nombreuses quantités de pétrole ont, récemment, été découvertes comme c'est le cas au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. 

Selon les prévisions, le Kenya, première économie de la région, devrait voir sa part de combustibles fossiles grimper à 29 pour cent de ses besoins énergétiques totaux d'ici 2015, là où d'autres pays comme l'Ouganda et la Tanzanie reposent presque exclusivement sur les biomasses combustibles, telles que le bois et le charbon de bois. C'est que la promotion d'une croissance sobre en carbone dans ces pays, à travers le financement et la création de partenariats et d'un flux soutenu de transfert de technologie verte, est tout indiquée.

Les investisseurs britanniques ont surtout été encouragés par la volonté du gouvernement kenyan de mobiliser plus de 600 milliard de shillings (7 milliards de dollars) durant les quatre prochaines années pour financer des projets d'énergie et répondre à des besoins de plus en plus croissants en électricité.

Doté d'une capacité de 7.000 à 10.000 mégawatts d'énergie géothermique, concentrée principalement dans la Vallée du Rift, le Kenya devra bénéficier d'un fonds fixé par le gouvernement britannique pour promouvoir l'énergie verte dans le monde et qui s'élève à 4,5 milliards de dollars. En 2009, les pays développés s'étaient engagés à aider à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, pour financer la réduction des émissions de carbone et aider les pays pauvres à s'adapter aux effets du changement climatique. 

C'est dans cette optique de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de l'hydroélectrique, qui est souvent affectée par la sécheresse, que le Kenya avait lancé, en juillet dernier, le plus grand projet géothermique depuis l'indépendance. Un projet qui mettra indubitablement le pays sur la voie de son ambitieux Programme de développement baptisé Vision 2030, comme l'avait souligné le Président kenyan, Mwai Kibaki.

Force est de constater que cet engouement à aider les pays de la région à mettre en place des projets d'énergie renouvelable est aussi dictée par la volonté de soutenir des programmes visant à assurer la résilience et l'adaptation des communautés aux changements climatiques, ainsi que pour dissuader certains pays, comme le Kenya, à développer des programmes d'énergie nucléaire.

Sur ce sujet, le Sous-secrétaire général de l'Onu et directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement, Achim Steiner, avait exhorté le Kenya à abandonner son programme d'énergie nucléaire et à concentrer ses efforts sur les vastes ressources d'énergie renouvelables dont il dispose.

«Considérant les dangers et les coûts impliqués, il serait surprenant que le Kenya opte pour l'énergie nucléaire plutôt que le potentiel d'énergie propre pas cher et disponible dans le pays , a déclaré Steiner dans un rapport du Pnue pour l'année 2012, notant que le pays a de grandes possibilités pour obtenir l'énergie solaire et éolienne, ainsi que la bioénergie.

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