La nomination mardi par S.M. le Roi Mohammed VI du nouveau gouvernement, présidé par Abdelilah Benkirane, intervient en droite ligne des résultats des législatives du 25 novembre, les premières à se tenir sous l'ère de la Constitution adoptée en juillet par référendum.
MAP
04 Janvier 2012
À 08:26
Le nouvel exécutif composé de trente membres, dont une seule femme, est le fruit d'une coalition de quatre formations politiques, dont le Parti de la justice et du développement (PJD), grand vainqueur de ce scrutin avec 107 sièges, constitue l'ossature disposant 12 portefeuilles et pas des moindres.
La nouvelle équipe reflète néanmoins un savant dosage entre ses quatre composantes, puisque le Parti de l'Istiqlal s'est vu confier sept départements aussi importants, le Mouvement populaire (MP), quatre et autant pour le Parti du progrès et du socialisme (PPS).
Le PJD, qui se met pour la première fois à l'épreuve des charges gouvernementales après avoir longtemps affûté ses armes dans l'opposition, aura à gérer des départements aux enjeux majeurs pour le devenir du pays et pour la satisfaction des attentes de larges franges de la société marocaine. D'autant que le nouvel exécutif dispose de larges prérogatives aux termes de la nouvelle Loi fondamentale à même d''impacter le quotidien des Marocains, d'impulser des secteurs clés de l'économie nationale et de défendre les intérêts et la place du Maroc sur l'échiquier international.
Cette formation politique est en effet en charge de départements clés, tels ceux des affaires étrangères et de la coopération, attribué à une figure de proue du PJD, Saad-Eddine El Othmani, de la Justice et des Libertés échu à une autre personnalité du parti, en l'occurrence Mustafa Ramid.
Autre portefeuille de poids qui revient au parti de la Lampe, celui de l'équipement et du transport confié à Aziz Rabbah.
La prééminence du PJD au sein de la nouvelle équipe apparait également à travers la nomination de Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, un secteur aussi stratégique pour le développement du pays et l'avenir des jeunes générations.
Le parti est aussi aux commandes d'un secteur aussi vital que celui de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, attribué à Bassima Hakkaoui.
Les alliés du PJD au sein de la coalition gouvernementale n'en ont pas moins hérité de portefeuilles importants, comme l'atteste la nomination de Nizar Baraka (PI) au ministère de l'économie et des finances et de Mohamed El Ouafa, du même parti, à l'éducation nationale. Le MP n'est pas en reste dans cette configuration dictée par le verdict des urnes puisque le parti est en charge notamment des départements de l'intérieur, en la personne de Mohand Laenser, un homme rompu à la gestion de la chose publique, et celui du tourisme à Lahcen Haddad.
Le PPS, quatrième membre de la coalition gouvernementale, chapeaute, quant à lui, quatre départements, dont celui de ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, qui revient à Nabil Benabdellah et celui de l'Emploi et de la formation professionnelle, attribué à Abdelouahed Souhail.
Le choix de Aziz Akhannouch, sans étiquette, au poste de ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime marque la consécration d'un parcours personnel du titulaire, qui trouve désormais place parmi la nouvelle équipe après avoir quitté les rangs du Rassemblement national des indépendants (opposition).
La nouvelle équipe gouvernementale comprend aussi des personnalités non-partisans appelées à gérer des départements revêtant une importance particulière, comme ceux des Habous et des Affaires islamiques auquel a été reconduit Ahmed Toufiq, et celui de l'Administration de la défense nationale dans lequel fût confirmé Abdellatif Loudiyi.