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600 à 800 cas quotidiennement au Maroc

Chafik Chraibi : «Entre 600 à 800 cas d'avortement clandestin quotidiennement au Maroc»

Tout le monde a compris l’urgence de la chose, vu les conséquences désastreuses d’une grossesse non désirée. (Photo : Kartouch)

13 Juin 2012 À 10:26

Entre 600 à 800 cas d'avortement clandestin sont enregistrés quotidiennement au Maroc, dont certains provoquent des complications graves sur la santé de la femme et peuvent conduire au décès, a indiqué, mardi à Rabat, le président de l'Association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin (AMLAC), Chafik Chraibi.

Intervenant à l'occasion du 2e Congrès d'AMLAC, le Dr Chraibi a indiqué que l'avortement clandestin au Maroc est «une véritable tragédie». Il a estimé que l'avortement constitue, pourtant, une solution pour des centaines de femmes pour se débarrasser des grossesses non désirées qui engendrent de graves problèmes sociaux, notamment le suicide, l'expulsion du giron familial, les crimes d'honneur, la hausse du nombre des enfants abandonnés et les peines d'emprisonnement à l'encontre des médecins et du personnel médical.

Il a noté que la loi réglementant l'avortement «n'est pas compatible avec les réalités sociales au Maroc» et les grands changements sociaux, soutenant qu'à la lumière de ces données»il est préférable pour certains cas, à savoir le viol, l'inceste et les malformations du fœtus, de procéder à l'avortement dans de bonnes conditions médicales pour limiter les conséquences de l'avortement clandestin».

Le directeur des hôpitaux et des soins ambulatoires au ministère de la Santé, Abdelali Alaoui Belghiti a, pour sa part, affirmé que «le problème de l'avortement au Maroc ne concerne pas uniquement le secteur de la santé, mais constitue un problème de société qui concerne plusieurs parties et intervenants», notant que la solution de ce phénomène n'incombe pas uniquement au ministère de la Santé, mais nécessite la mobilisation de toutes les parties concernées.

De son côté, le président du Conseil national des droits de l'Homme, Driss El Yazami, a appelé à la conjugaison des efforts pour empêcher la poursuite du phénomène de l'avortement clandestin qui porte atteinte au droit à la vie de la femme, relevant que l'existence d'un réel débat entre les composantes de la société est de nature à résoudre les problèmes de la grossesse non désirée et à éviter les répercussions qui résultent de l'avortement clandestin.

Pour sa part, la 4e vice-président de la Chambre des représentants, Khadija Rouissi, a relevé que les lois réglementant la pratique de l'avortement sont «injustes et inappropriées au développement politique, social et des droits au Maroc». Il a souligné que le traitement des cas de grossesses non désirées par des lois appropriées permet de garantir le déroulement de l'avortement dans de bonnes conditions assurant la sécurité des femmes.

La députée et ancienne ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Nouzha Skalli a, quant à elle, attiré l'attention sur la nécessité de mettre en place rapidement une nouvelle loi «dans le cadre d'un consensus national visant à éviter les maux sociaux issues de la grossesse non désirée», appelant à faire preuve de courage pour débattre et trouver des solutions à ce problème social.

Plusieurs thèmes sont à l'ordre du jour de ce 2e congrès d'AMLAC, notamment «La prévention des grossesses non désirées», «L’avortement : état des lieux», «Séance avec les partis politiques» et «L'examen d'un projet ou proposition de loi».   

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