Fête du Trône 2004

La Haute instance de réforme de la justice installée

«S.M. le Roi» : «Elle est fondamentale pour faire prévaloir la suprématie de la loi, dont Nous sommes le Garant, ainsi que pour inciter à l'investissement et stimuler le développement dont Nous nous employons à faire une réalité tangible»

«Nous allons nous donneer le temps suffisant, pourquoi ne réussirons-nous pas, nous Marocains à trouver des solutions aux problèmes qui se posent à la justice ?» a déclaré Mustapha Ramid. (Photo : Kartouch)

09 Mai 2012 À 07:57

S.M. le Roi Mohammed VI a lancé, mardi, le chantier stratégique de mise à niveau de la Justice, à l'occasion de l'installation de la Haute instance du dialogue national sur la réforme de ce secteur.

La réforme de la justice figure parmi les grands projets initiés par le Souverain pour parachever l'arsenal des réformes politiques, économiques et sociales et placer le Maroc, de manière irréversible, sur la voie de la modernité et du progrès. Ces réformes sans précédent, saluées par l'ensemble de la communauté internationale, ont culminé avec la révision de la Constitution, adoptée en juillet dernier par le peuple marocain, et qui a consacré le référentiel universel des droits de l'Homme et des libertés collectives et individuelles.

Après la réforme de plusieurs secteurs importants, menée durant la dernière décennie, la mise à niveau du système judiciaire apparaissait comme une nécessité impérieuse pour la concrétisation des dispositions de la nouvelle Constitution et la consolidation de la suprématie de la loi et de l'Etat de droit.

Les contours de cette réforme ont été tracés par S.M. le Roi dans le discours royal adressé à la Nation en 2009 à l'occasion du 56e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple où le Souverain a évoqué une réforme «globale et profonde» de la justice, de sorte à permettre au Maroc d'entrer de plain-pied dans la modernité institutionnelle et de réaliser les objectifs de progrès et de développement.

«Depuis que Nous est échue la charge d'assurer la conduite de la Nation, Nous avons placé au cœur de Nos préoccupations, la réforme de la justice, une réforme qui procède d'une vision innovante, en rupture avec les accumulations négatives issues des approches unilatérales et partielles», avait indiqué le Souverain, en préconisant, pour réussir ce processus, «la démarche consultative, participative et inclusive que Nous avions judicieusement suivie pour traiter les grandes questions nationales». Cette réforme, pour qu'elle aboutisse, ne doit pas se limiter au seul secteur judiciaire, mais englober l'ensemble du système de la justice.

Ainsi, la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la Justice offre l'instrument privilégié pour la mise sur les rails de cette restructuration, en étant ouverte sur son environnement et sur tous les acteurs, en vue d'enrichir le débat sur cette œuvre stratégique et salutaire pour toute une Nation. Il s'agit, comme l'avait souligné SM le Roi, d'un cadre institutionnel de réflexion et d'échange de savoir-faire, sur les questions ayant trait à la justice, et ce, dans le respect des prérogatives des institutions constitutionnelles, de l'indépendance du pouvoir judiciaire et des attributions des autorités publiques.

En effet, la justice représente la clef de voûte pour la concrétisation de l'égalité des citoyens devant la loi et constitue en même temps le recours et le gage de l'équité, comme facteur de consolidation de la stabilité sociale.

Pour la conduite de ce processus, S.M. le Roi avait alors défini une «feuille de route» claire à même de parvenir à une réforme qui respecte les engagements internationaux du Maroc ainsi que ses constantes, en premier lieu la Commanderie des croyants qui fait du Souverain le garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire. Et afin de consolider la confiance des citoyens en une justice efficiente et équitable et d'en conforter la crédibilité, le Souverain avait invité le gouvernement à élaborer un plan de réforme «globale et profonde», de façon à consolider les garanties de l'indépendance, de mettre à niveau les structures et les ressources humaines et d'assurer l'ancrage des règles de moralisation de la justice.

Etant donné le rôle stratégique du Conseil supérieur de la Magistrature dans ce chantier de réforme, il importe de revoir et de consolider les attributions de cette institution dans les domaines notamment de la gestion de la carrière des magistrats et du mode d'élection de ses membres. Il en est de même pour la révision du statut de la magistrature dans le sens d'une professionnalisation accrue et pour une impartialité plus élevée, à travers notamment la révision du Code pénal et du Code de procédure pénale.

Autre chantier de grande importance dans ce processus global de réforme, la mise à niveau des structures judiciaires et administratives par le biais d'une nouvelle gouvernance de l'administration centrale du ministère de la Justice et des tribunaux, et d'une organisation judiciaire rationalisée. Et comme l'avait souligné S.M. le Roi, la réforme de la justice est un chantier «ardu et de longue haleine», qui requiert une mobilisation générale, non seulement au sein de la famille de la magistrature, mais aussi parmi les institutions et les forces vives du pays, d'où le souci du Souverain d'associer à ce chantier un grand nombre d'acteurs de tous bords pour mener à bien le dialogue national lancé ce mardi.

Ce dialogue, qui procède d'une démarche largement inclusive, devrait s'achever par l'organisation d'assises nationales et l'élaboration de propositions de réformes liées notamment à l'indépendance de la Justice, à la mise à niveau des ressources humaines, aux professions judiciaires, à l'efficience judiciaire, à l'accès à la justice et à la modernisation de l'administration judiciaire.

Selon le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, ce débat donnera lieu à une Charte pour la réforme du secteur de la justice, laquelle servira de base à l'action du ministère et du gouvernement en général.

S.M. le Roi installe les membres de la Haute instance 

Voici la liste des membres de la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la Justice, installée mardi par S.M. le Roi Mohammed VI, lors d'une cérémonie au Palais Royal à Casablanca.  

- Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des Libertés.- Mustapha Fares, premier président de la Cour de Cassation.- Mustapha Meddah, procureur général du Roi près la Cour de Cassation.- Mohamed Achergui, président du Conseil Constitutionnel.- Ahmed Midaoui, premier président de la Cour des comptes.- Chakib Benmoussa, président du Conseil économique et social.- Driss El Yazami, président du Conseil national des Droits de l'Homme.- Abdelaziz Benzakour, président de l'Institution du Médiateur.- Abdelali Benamour, président du Conseil de la concurrence.- Abdeslam Aboudrar, président de l'instance centrale de lutte contre la corruption.- Abdellatif Jouahri, wali Bank Al-Maghrib. - Mohamed Taieb Naciri, ancien ministre de la Justice.- Mohamed Idrissi Alami Machichi , ancien ministre de la Justice.- Mohamed Yessef, secrétaire général du Conseil supérieur des ouléma.- Ahmed Ghazali, président de la Haute autorité de la Communication audiovisuelle.- Ahmed Boukous, recteur de l'Institut royal de la culture amazighe.- Mohamed Hanine, président de la Commission de la justice, de la législation et des Droits de l'Homme à la Chambre des représentants.-Omar Adkhil, président de la Commission de la justice, de la législation et des Droits de l'Homme à la Chambre des conseillers.- Rahma Bourkya, ancienne présidente de l'Université Hassan II de Mohammedia. - Abdelmajid Ghmija, secrétaire général du ministère de la Justice et des Libertés.- Mohamed Benalilou, magistrat, chef du cabinet du ministre de la Justice et des Libertés, conseiller en politique pénale.- Mohamed Said Bennani, directeur général de l'Institut supérieur de la Magistrature.- Abdellah Hamoud, Inspecteur général du ministère de la Justice et des Libertés.- Ibrahim Al Ayssar, directeur des Affaires civiles au ministère de la Justice et des Libertés.- Mohamed Abdennabaoui, directeur des affaires pénales au ministère de la Justice et des Libertés.- Najia Rahali, directeur des études, de la coopération et de la modernisation au ministère de la Justice et des Libertés.- Meriem Bensalah Chaqroun, présidente du Conseil euro-méditerranéen pour la médiation et l'arbitrage.- Rajae Naji Mekkaoui, professeur à l'Université Mohammed V-Agdal. - Zineb Talbi, présidente de Chambre à la Cour de cassation, rattachée au secrétariat général du Gouvernement.- Leila El Mrini, présidente de Chambre à la Cour de cassation, membre du Conseil constitutionnel. - Zineb EL Adaoui, présidente de la cour régionale des comptes de Rabat.- Rabha Zedgui, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel.- Abdelhak Ayyassi, président de l'Amicale Hassania des Magistrats. - Hassan Wahbi, président de l'Association des barreaux du Maroc.- Abderrahim Jamaï, de l'Observatoire marocain des Prisons.- Abdellatif El Hatimi, président de l'Association marocaine de défense de l'indépendance de la justice.- Abdelaziz Nouidi, de l'Association Adala.- Mustapha Hilmi, directeur chargé de l'Action sociale et culturelle au profit des détenus et de la réinsertion.- Mohamed Echahbi, ancien bâtonnier du barreau de Casablanca.- Jamal Eddine Naji, coordinateur général du dialogue national sur Médias et société. 

Copyright Groupe le Matin © 2025