16 Novembre 2012 À 12:18
Dans une intervention à la séance d'ouverture d'un séminaire international de deux jours organisé par le Centre d'études et de recherche en sciences sociales (CERSS) en coopération avec le ministère de la Communication, sous le signe «La liberté de presse à l'épreuve de l'évaluation», El Khalfi a souligné que des rapports publiés ces deux dernières années, tout en véhiculant «des détails imprécis», soulèvent «nombre d'interrogations», chose qui impose d'adopter une approche de dialogue et de communication pour «promouvoir une image reflétant la réalité de la liberté de presse au Maroc».
«Nous sommes dans le besoin d'une connaissance scientifique au sujet des rapports traitant de la liberté de presse dans notre pays» a-t-il proféré, estimant que l'aboutissement de la mise en place d'un environnement adapté à l'exercice du journalisme est également tributaire d'une «appréhension scientifique» conciliant les différents aspects du secteur des médias.
El Khalfi a, d'autre part, mis en avant les efforts entrepris par le Maroc en vue du développement de l'armature juridique régissant le secteur, en particulier pour ce qui est de l'abolition des peines privatives des libertés, du renforcement du rôle de la magistrature outre la mise sur pied d'un Conseil national de la presse, le but étant d'améliorer la déontologie du métier. «Aucune démocratie ne saura avancer sans une presse libre et responsable», a-t-il noté.
Après avoir abordé le partenariat existant entre l'Exécutif et les professionnels, El Khalfi a considéré «qu'il est d'obligation que les réformes juridiques entreprises se traduisent sur la réalité du secteur», ajoutant, à ce propos, que la promotion de l'exercice journalistique exige l'instauration d'un dialogue «franc, transparent et clair».
La tenue de ce séminaire international en coïncidence avec la commémoration de la Journée nationale de l'information, constitue l'occasion d'asseoir les bases d'un dialogue «serein et scientifique» avec les organisations actives dans le domaine de la liberté de presse.
Pour sa part, le directeur du CERSS, Abdellah Saâf, a indiqué que ce séminaire, de par ses vocations scientifique et académique, est l'occasion de s'arrêter sur les rapports périodiques faisant état du progrès ou du déclin des pays en matière de la liberté de presse, soulignant qu'il importe de les approcher sans «aucune partialité ou idées préconçues et d'aborder les questions s'y rapportant en toute indépendance».
L'évaluation de la conduite et des données inhérentes à la liberté de presse en particulier et au système démocratique sur un volet plus large a constitué l'une des préoccupations majeures du CERSS depuis sa création au début de la dernière décennie du siècle écoulé, a fait savoir Saâf.
Les travaux de ce séminaire international ambitionnent d'amorcer une appréhension meilleure des procédés usités en matière d'évaluation de la liberté de presse (critères, indicateurs, indices, modes de calcul, élaboration des barèmes, des rations, entre autres) ainsi que de délimiter les contours des méthodologies et perceptions qui manqueraient éventuellement de clarté et de fondement ou celles comportant une partialité avérée ou encore un préjudice direct ou indirect.
Marqué par la participation de plusieurs organisations internationales opérant dans la secteur de l'information et manifestant un intérêt pour la liberté de presse, de chercheurs, de professionnels, d'acteurs des droits de l'Homme et d'experts marocains et étrangers, ce séminaire est de nature à expliciter certains classements, observations, comparaisons, critiques et rejets idéologiques et politiques contenus dans les rapports émis et de prospecter de nouveaux indicateurs tenant en compte les grands chantiers enclenchés par le gouvernement visant la réforme du secteur de l'information.
Partenaire de plusieurs établissements nationaux et internationaux et membre de réseaux associatifs locaux et mondiaux, le CRSS a été créé en 1993 par un groupe d'universitaires et de chercheurs en sciences sociales des universités marocaines.