20 Juin 2012 À 10:40
Compte tenu de ses expériences en matière de réformes politique, économique et sociétale et de ses projets dans le domaine du développement, le Maroc peut être un partenaire modèle pour les pays de la rive sud de la Méditerranée, notamment les pays affectés par le printemps arabe, a souligné Mouline lors de la 2e journée de la 8è Rencontre scientifique sur les relations entre le Maroc et l'Union européenne organisée cette année sous le thème «Les relations Maroc-UE à l'heure des transitions dans le monde arabe».
Après avoir donné un aperçu des relations économiques maroco-européennes, l'expert marocain a noté que les échanges entre les deux parties ont enregistré, au fil des années, une progression remarquable notamment dans le cadre du statut avancé accordé par l'UE au Maroc.
Toutefois, il a fait état de déséquilibres au niveau de la balance commerciale à la faveur de l'UE ainsi que d'une faiblesse quant à la part marocaine dans le marché européen par rapport à certains pays émergents, en raison de l'absence d'une politique commerciale, plaidant à cet égard pour un nouveau paradigme de partenariat dépassant la logique des libres échanges à l'élaboration de politiques commerciales globales.
Evoquant les obstacles qui entravent la relance d'une dynamique économique régionale dans l'espace euro-méditerranéen, il a notamment cité la crise financière de la zone Euro, les coûts économiques des mutations politiques dans les pays du «printemps arabe» et les problématiques sécuritaires dans la région sahélo-saharienne, dont la question du Sahara.
Afin de surmonter ces contraintes et relever les défis économiques, Mouline a estimé nécessaire pour les pays de la région d'accélérer leur croissance en tirant profit des complémentarités possibles et de répondre aux problèmes régionaux selon une approche du même niveau, appelant à cet égard l'Europe à contribuer à ces efforts à travers notamment l'échange des valeurs de démocratie et de l'Etat de droit et le soutien financier.
Pour sa part, l'universitaire Rachid El Houdaigui, a fait observer que les nouvelles situations dans l'espace euro-méditerranéen requièrent une nouvelle lecture des stratégies de coopération euro-méditerranéenne, notant que la coopération bilatérale s'est montrée plus efficace que celle multilatérale.
S'attardant sur les difficultés financières en Europe et les transitions politiques difficiles dans certains pays arabes, il a estimé qu'une dynamique économique euro-méditerranéenne s'avère plus que jamais difficile.
Sans une Europe forte et un espace sud-méditerranéen stable, il est illusoire de relancer une nouvelle dynamique économique dans cette région, a-t-il expliqué.
Dans le contexte maghrébin, l'universitaire a relevé que les pays de l'UMA devraient mettre de côté leurs divergences et créer les conditions d'intégration devant permettre de contribuer à la dynamique euro-méditerranéenne, faisant allusion aux relations maroco-algériennes.
Initiée par l'Association Ribat Al Fath pour le développement durable et la Fondation allemande Konrad Adenauer, cette rencontre a été marquée lors de son ouverture par la présence notamment du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane et du conseiller de S.M. le Roi, André Azoulay, ainsi que de plusieurs ambassadeurs accrédités au Maroc et d'autres personnalités.