29 Août 2012 À 10:08
«Partout au Maroc, on vous dira la même chose : C'est à Tiznit que l'on trouve le meilleur produit authentique», confie Halima, la quarantaine accomplie, en s'adressant à sa copine casablancaise venue voir ce à quoi ressemble ce festival.
Expression d'un intérêt particulier pour cette manifestation, destinée à valoriser le potentiel de l'artisanat local et à promouvoir la ville de Tiznit, une importante délégation officielle est venue donner le coup d'envoi de ce festival.
La cérémonie d'ouverture a été rehaussée par la présence du ministre de l'Artisanat, Abdessamad Qaiouh, du gouverneur de la province de Tiznit, Samir Yazidi, et de députés et élus locaux. «Où que tu iras à Tiznit ou ailleurs, tu ne trouveras pas de montres pareilles faites dans la tradition locale», dira Ahmed, un d'une quarantaine d'exposants. «Tu cherches des montres ? Ici, tu trouveras moins chère qu'ailleurs. Tout le reste provient de la Malaisie ou de l'Italie».
Etabli Place Méchouar au cœur de l'ancienne Médina, cette exposition d'argent à ciel ouvert couvre une superficie de près de 5000 m2 et regroupe huit ateliers de 20 maîtres (maâllam), qui donnent à voir les divers métiers de l'orfèvrerie d'argent (gravure, ciselure, filigrane, émail cloisonné, moulage, etc...).
Placé sous le signe «L'orfèvrerie argentée à bijouterie d'argent : identité, créativité et développement», le Festival Timizart vise, selon ses initiateurs, à valoriser l'artisanat local, notamment les bijoux en argent et à contribuer à la promotion du tourisme culturel à Tiznit, une ville qui compte pas moins de 150 boutiques et ateliers de fabrication et de points de vente des bijoux en argent. «Mais bon sang, je ne me suis fait pas tapée mille kilomètres aller-retour juste pour devoir acheter, dans mon propre pays, malaisien ou italien !!», s'insurge cette autre cliente.
Aussi rude soit-elle, cette réaction ne pèse rien devant la position d'un article publié, il y a une semaine, sur le site «Adrar.com», où un réquisitoire au vitriol est adressé aux responsables pour tenir compte d'un patrimoine en déperdition.
A Tiznit, plusieurs artisans de la place ont du beau se plaindre de la dilapidation qu'encourent des pans entiers d'une mémoire soumise à la fonte, tant est si bien qu'une association, dite «Imi Ougni d'Anezi» (province de Tiznit), se propose une série de suggestions. Soucieuse de maintenir vivace le legs matériel et symbolique d'une tradition en déperdition, la même association suggère des actions ciblées visant des villages de production et de confection de l'argent, un encadrement adéquat des artisans et la promotion de la formation. Ne serait-ce que par son intitulé «Timizart», étant le pluriel de Tamazirt en langue amazighe, ce Festival est aussi porteur de diversité dans une ville qui, très tôt, s'est arrogée le surnom de capitale de l'argent.
L'exposition, ouverte il y a deux jours, se poursuivra le long du Festival Timizart (25 au 28 août). Il s'agit d'une initiative de l'Association éponyme, avec la collaboration de la Chambre de l'artisanat, la municipalité et le Conseil provincial de Tiznit, la Maison de l'Artisan, et le concours d'autres partenaires publics et privés. Outre des expositions de produits d'artisanat, le programme de cette édition prévoit des soirées musicales, des défilés de mode, des spectacles de fantasia et une cérémonie de mariage dans la pure tradition de Tiznit.
Parmi les artistes qui animeront cette édition, il y a lieu de citer Saïd Mouskir, Fatima Tihihit, Said Sanhaji, Hatim Idar, Simon Says, Amine Mounder, Amanouz, Oudaden et les groupes locaux Azawan N'sous, Toudert et Imdiazen. Le Festival est une initiative de l'Association Timizart d'argent, avec la collaboration de la Chambre de l'artisanat, la municipalité et le conseil provincial de Tiznit, la Maison de l'Artisan, et le concours d'autres partenaires publics et privés.
Forte des multiples apports historiques et ethniques ayant fait sa richesse, la ville de Tiznit, naguère fière de son identité de fibule tazarzite , est immanquablement tenue d'opérer sa mue. La province de Tiznit, qui couvre une superficie de plus de 8000 km2, à vue sur l'océan, avec vue sur les montagnes de l'Anti-Atlas et les plaines de l'arrière-pays, est répartie en quatre communes urbaines et 40 rurales et compte 786 mille habitants. Connue pour être une capitale de l'argent, Tiznit peine à assumer un tel surnom que lui procurait, jusqu'à naguère, l'apport des environs, comme Anzi, Lkhsass, Aït Baâmrane, Ida Ou Semlal, entre autres.
La fibule, emblème de la ville et bijou le plus caractéristique de la ville, semble vaciller sous les coups de la modernité: Finies les formes épaisses du bijou reliées par des chaînes doubles ou triples qui, jadis, pesaient lourd (entre 0,5 à un kg). Les artisans sont dans l'air du temps. Ils font light. Idem pour les tifoultout , ces parures en argent formées d'une succession de perles ou de monnaies, ou encore pour les parures de tête émaillées et protées en bandeau par des chaînettes sur la tête.
La miniaturisation gagne désormais les bracelets comme Tanbelt, ces bijoux à charnière se fermant par des goupilles et dont le décor est composé du nielle et d'appliques émaillées. Il en va de même pour les boucles d'oreilles, composées d'anneaux lourds soutenus par de petites chaînettes et rehaussées d'émaux et de pendeloques, ou des bagues qui, privilégiant jadis une constance massive d'argent, tendent désormais à faire dans l'économie.
Côté hommes, le poignard (Ajenwi) n'échappe pas non plus à la règle : Le fourreau en argent avec motifs ciselés, cède sa mission première d'arme à celle de parure masculine ou à une simple affirmation identitaire. Etabli Place Méchouar au cœur de l'ancienne médina, Tiznit abrite actuellement une exposition d'argent à ciel ouvert couvrant e une superficie de près de 5000 m2, regroupant huit ateliers de 20 maîtres (maâllam), qui donnent à voir les divers métiers de l'orfèvrerie d'argent (gravure, ciselure, filigrane, émail cloisonné, moulage, etc.).
Placée sous le signe «L'orfèvrerie argentée à bijouterie d'argent : identité, créativité et développement», cette exposition, organisée dans le cadre du festival Timizart (25 au 28 août), vise, selon ses initiateurs, à valoriser l'artisanat local, notamment les bijoux en argent et à contribuer à la promotion du tourisme culturel à Tiznit, une ville qui compte pas moins de 150 boutiques et ateliers de fabrication et de points de vente des bijoux en argent.
Bien avant sa fondation en tant que ville sultanienne sous le règne de Moulay Hassan Ier au 19e siècle, la ville de Tiznit s'est arrogée une réputation de spiritualité doublée d'une propension à l'érudition, où toutes les expressions artistiques, dont celle de la joaillerie, faisaient bon ménage. Située aux portes du désert et à 90 km de l'aéroport international d'Agzdir, Tiznit est aussi le chef-lieu des sommets de Tafraout, des gravures rupestres de Tazekka, d'oasis, vallées luxuriantes et de plaines fleuries, sans omettre une vue imprenable sur mer à Mirleft.
La province de Tiznit possède aussi un sous-sol riche en minerais et en roches ornementales (or de la mine d'Iourirne, talc, feldspath, titane...). Autant de richesses, qui font de cette province, une scène enchanteresse, nourrie de traditions séculaires.
L'olive, l'amande et la menthe donnent sa notoriété à Tiznit. La pêche, avec son vivier de savoureux poissons, bénéficie de structures d'accueil du port de Sidi Ifni, avec sa capacité de stockage de poissons de 60 mille tonnes, sans compter l'apport des sites de Jbel Sidi Boulfdail, Erkount, Gourirem et Aglou. Autant dire qu'à Tiznit, un Festival, aussi d'argent soit-il, mérite un détour pour découvrir l'arrière-pays.