24 Novembre 2013 À 09:08
De nombreux participants exhibaient des drapeaux ukrainiens ornés d'un ruban noir en signe de deuil, lors de ce rassemblement auxquels assistaient des leaders de l'opposition parmi lesquels le champion du monde de boxe Vitali Klitschko.
«Mon arrière-grand-mère s'est échappée de sa famille pour ne pas être victime de cannibalisme», a déclaré à l'AFP, Lioudmila Deïneko, venu commémorer l'événement en compagnie de deux petit-fils.
Elle a estimé que cette famine était «un génocide du peuple ukrainien» orchestré par Staline pour briser les velléités d'indépendance de l'Ukraine, alors république soviétique.
Venue à Kiev de Tchernovtsy, dans l'ouest de l'Ukraine, Anastasia Ogui a dit que sa famille lui avait raconté des choses horribles sur cette famine.
«Plus de la moitié des habitants du village de la région de Tcherkassy où vivait alors ma grand-mère sont morts», a déclaré à l'AFP, Anastasia Ogui.
«Et même si ma grand-mère ne rejette pas la responsabilité de la famine sur le pouvoir soviétique, moi j'estime que c'était un meurtre planifié de toute une population», a-t-elle ajouté.
En 1932, les autorités soviétiques ont déclenché une campagne de collectivisation forcée au cours de laquelle elles ont réquisitionné semences, blé, farine, légumes et bétail, acculant les paysans à la famine, notamment en Ukraine.
Selon des experts ukrainiens et occidentaux, cette famine provoquée intentionnellement par le pouvoir soviétique visait à briser les velléités d'indépendance de l'Ukraine.
Les autorités soviétiques avaient bloqué les fournitures de produits alimentaires dans les régions frappées par la famine et continuaient à exporter du blé à l'étranger, alors que des milliers d'Ukrainiens mouraient de faim chaque jour.
Depuis des années, Kiev cherche à faire reconnaître par l'Onu la grande famine des années 1932-1933 comme un «génocide» contre le peuple ukrainien, un projet mal vu par la Russie.