22 Février 2013 À 09:33
Réalisée sur 154.204 patients britanniques hospitalisés après un accident ou malaise cardiaque entre 2004 et 2007, l'étude a montré que le taux de mortalité augmentait en même temps qu'une exposition accrue aux particules fines PM 2,5, des particules respirables ayant un diamètre de 2,5 micromètres ou moins, soit 30 fois moins qu'un cheveu.
Ces particules pénètrent dans l'appareil respiratoire plus profondément que les particules plus larges. Elles proviennent principalement de la circulation automobile et de l'industrie. Le taux de particules fines s'exprime sous la forme de microgrammes par mètre cube.
«Nous avons découvert que pour chaque hausse de 10 µg/m3 de PM 2,5, le taux de mortalité augmentait de 20%», précise le Dr Cathryn Tonne, une épidémiologiste londonienne, qui a codirigé les travaux avec Paul Wilkinson, professeur d'épidémiologie à Londres.
Les deux chercheurs ont estimé que le taux de mortalité aurait été réduit de 12% si les patients n'avaient pas été exposés à la pollution atmosphérique, tandis que 4.783 décès seraient intervenus plus tardivement.
La pollution de l'air est fortement soupçonnée de jouer un rôle dans les maladies cardiaques mais peu d'études avaient étudié son impact sur la survie après un infarctus du myocarde.
Les chercheurs britanniques ont bénéficié d'informations médicales détaillées sur les 154.000 patients hospitalisés après un infarctus. Mais ils n'ont pas pu obtenir les causes exactes des 39.863 décès intervenus entre 2004 et 2007 -ce qui constitue une limite de l'étude- même s'ils suspectent la majorité d'entre eux d'être liés à la maladie cardiaque.
L'exposition à la pollution a par ailleurs été évaluée uniquement en fonction du lieu de résidence, sans prendre en compte d'éventuels déplacements.
«Le message le plus important est que la réduction de la pollution dans les zones métropolitaines diminue la mortalité cardiovasculaire dans un laps de temps de seulement quelques années», relève le Pr. Pier Mannucci de Milan, dans un commentaire joint à l'étude.
Interrogée par l'AFP, le Dr Tonne a indiqué que peu de recherches existaient sur les grandes villes des pays en développement, où le niveau de pollution est en général bien supérieur et où le pourcentage des maladies cardiovasculaires augmente rapidement.
«Quand vous pensez qu'à Milan, on s'inquiète lorsque les concentrations de particules fines PM 2,5 atteignent 100, alors qu'elle peuvent atteindre 1.000 en Chine, vous avez une idée de la différence en termes de risques et d'effets sur la santé», relève de son côté le Pr. Mannucci.