08 Mars 2013 À 13:43
Le Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la Désertification (HCEFLCD) a organisé, jeudi à Agadir, une réunion d'information dédiée à jeter la lumière sur la stratégie de cet organisme et sa vision d'avenir en matière de sécurisation et de délimitation du domaine forestier au niveau de la région Souss-Massa-Drâa.
Cette rencontre, à laquelle ont été conviés des représentants de la presse régionale, de la Confédération des associations des usagers de l'arganeraie et de la coordination régionale du Réseau des associations de la réserve de biosphère de l'arganeraie, a permis de mettre en exergue les richesses forestières de la région Souss-Massa-Drâa (SMD).
Un accent particulier a été mis à cette occasion sera l'arganier, une espèce emblématique de la région qui joue un rôle important dans le développement social, économique et environnemental, sachant que cette espèce couvre 73% de la superficie forestière de la région estimée à 1,3 million de ha.
Les travaux de ce séminaire se sont articulés autour d'une série d'exposés portant notamment sur «la stratégie de conservation et de développement forestier au niveau de la région SMD», «stratégie et objectifs du domaine forestier» et «étapes procédurales de la délimitation».
Outre la présentation d'une opération-modèle de délimitation, cette rencontre a évoqué «l'état de sécurisation du domaine forestier au niveau de l'arganeraie» et «les aspects législatifs et techniques de l'immatriculation du domaine forestier».
Un document des organisateurs relève que, eu égard aux problèmes environnementaux qu'a connus le domaine forestier de la région au cours des dernières décennies, les écosystèmes à arganier se caractérisent désormais par la fragilité et l'absence de régénération naturelle, en raison, en particulier, de la collecte quasi-totale des fruits par la population locale.
Pour réduire cet impact négatif, le Haut-commissariat a tracé une stratégie intégrée qui, déclinée sous forme de plans décennaux contenant des programmes annuels, repose sur l'intensification de la sécurisation du domaine forestier, le reboisement, l'amélioration des parcours et le renforcement des infrastructures forestières, entre autres.
Du point de vue législatif, les forêts d'arganier ont toujours été considérées comme réservoirs économiques collectifs exploités directement par les populations locales dans le cadre de leurs droits d'usage et dans le respect des capacités de production de ces écosystèmes.
En tant que composante de la sécurisation du domaine forestier, l'opération de délimitation obéit à un arsenal juridique qui s'effectue selon des mesures techniques et juridiques spécifiques, suivant des procédures et des étapes nécessitant l'intervention de plusieurs parties.
Le bilan de la délimitation forestière effectuée dans la région durant les dernières décennies se répartit entre la superficie immatriculée (256.157 ha, soit 20%), la superficie délimitée définitivement en cours d'immatriculation (913.941 ha, soit 69%), la superficie en cours de délimitation définitive (53.393 ha, soit 4%) et la superficie délimitée temporairement (80.142 ha, soit 6%).
Les équilibres biologiques de la région Souss-Massa-Drâa sont soumis à des «menaces écologiques réelles» en raison de la détérioration de la diversité, conséquence de la sécheresse, de la rareté des ressources hydriques et de la sensibilité de la zone au phénomène de la désertification, a averti, jeudi à Agadir, le directeur régional des Eaux et Forêts et de la lutte contre la Désertification du Sud-ouest Agadir, Abdelâaziz Hossayni.
Un total de 65% des terres de la région connaissent une fragilité moyenne à élevée et 80% d'entre elles présentent une sensibilité de moyenne à très élevée au phénomène de la désertification, a souligné ce responsable régional du Haut-commissariat aux Eaux et forêts et à la lutte contre la Désertification, qui intervenait lors d'une journée d'information sur la sécurisation du domaine forestier.
Il a, également, fait état d'une baisse du niveau de la nappe phréatique et du stock stratégique en raison de pressions diverses, estimant que les eaux souterraines enregistrent un déficit annuel pouvant atteindre 900 millions de m3 dans une zone déjà marquée par la parcimonie et l'irrégularité des précipitations.
Au sujet du domaine forestier où l'arganier couvre 73% de la superficie forestière de la région, estimée à 1,3 millions de ha, il a indiqué que l'expansion de l'urbanisme a grignoté pas moins de 2.600 ha aux dépens des espaces naturels, outre la prolifération de la mise en culture dans les forêts de l'arganier et du pâturage abusif qui coûte entre deux à trois fois la capacité de production des systèmes forestiers.
Aussi a-t-il noté les dérèglements patents que connaissent les modes de pâturage avec l'afflux de troupeaux de camelins vers la région, en plus de l'avancée des sables et de l'émergence du phénomène des incendies, puisque leur nombre a atteint (fait nouveau) 125 feux de forêt en 2010, ayant ravagé près de 4.000 ha.
S'agissant de la mise en culture dans l'arganeraie précisément, Hossayni a fait état de la dégradation de 4.801 ha de forêt d'argan dans la vallée du Souss entre 1969 et 2006, et d'une baisse du couvert forestier sur plus de 17.330 ha, alors que 1.800 ha de superficie de sol ont été atteints de salinisation, avec tout ce que ceci implique en termes de baisse de fertilité des terres et de menaces d'extinction de certaines espèces animales et végétales.
Il a signalé que la conjugaison de ces facteurs a naturellement débouché sur une réduction des espaces forestiers, une dégradation des écosystèmes, une raréfaction de la régénération naturelle de l'arganier, en raison, en particulier, de la collecte quasi-totale des fruits par la population locale, et l'émergence de l'érosion hydrique et éolienne, entre autres.
Classée patrimoine mondial par l'Unesco en décembre 1998, la Réserve de biosphère de l'arganier couvre une superficie de 2,5 millions ha dans le sud marocain entre les régions de Marrakech-Tensift- Al Haouz et Souss-Massa-Drâa. Dans le Souss, l'arganier couvre une surface globale de 790.000 ha.
Du point de vue législatif, les forêts d'arganier ont toujours été considérées comme réservoirs économiques collectifs exploités directement par les populations locales dans le cadre de leurs droits d'usage et dans le respect des capacités de production de ces écosystèmes.
En tant que composante de la sécurisation du domaine forestier, l'opération de délimitation de ces espaces obéit à un arsenal juridique qui s'effectue selon des mesures techniques et juridiques spécifiques, suivant des procédures et des étapes nécessitant l'intervention de plusieurs parties.
Le bilan de la délimitation forestière effectuée dans la région durant les dernières décennies se répartit entre la superficie immatriculée (256.157 ha, soit 20%), la superficie délimitée définitivement en cours d'immatriculation (913.941 ha, soit 69%), la superficie en cours de délimitation définitive (53.393, soit 4%) et la superficie délimitée temporairement (80.142 ha, soit 6%).