19 Septembre 2013 À 21:49
Hamidou avait été admis depuis près de trois mois à l'hôpital Beaugeon, au nord de Paris. Son état avait été jugé critique il y a dix jours.
Avec la disparition jeudi après-midi de l'acteur Hamidou Benmassoud, dit Amidou, le monde du cinéma perd l'un des acteurs les plus prolixes du cinéma international, avec une filmographie de plus de cinquante longs métrages et téléfilms.
Hamidou, s'est éteint dans un hôpital parisien, entouré de ses proches et de ses amis. Son épouse, qui était à son chevet tout au long de la période de son hospitalisation, s'est dite peinée par la disparition de ce «grand homme» avec qui elle a partagé les meilleurs moments de sa vie.
«C'est un homme qui aimait son Roi, pour la Haute sollicitude dont le Souverain entoure les artistes, son pays d'origine et le peuple marocain», a-t-elle dit dans une déclaration à la MAP, soulignant que le défunt ne ratait aucune occasion pour répondre favorablement aux propositions de tourner au Maroc.
Feu Hamidou, qui avait quitté le Maroc durant les années soixante à l'âge de 17 ans, pour suivre des études au Conservatoire de Paris, a entamé sa carrière artistique au théâtre où il avait joué le rôle de Said dans «Les Paravents» de Jean Genet, une pièce sur la guerre en Algérie.
Le défunt, qui disait avoir passé des années très agréables en France, un pays qui l'«a accueilli, soutenu et applaudi», tenait toujours à sa citoyenneté en affirmant toujours être fier de l'appeler à l'étranger «Amidou le marocain».
Feu Hamidou saisissait ainsi toutes les occasions pour exprimer son indéfectible attachement à son pays d'origine, soulignant que l'opportunité de jouer dans des films français ou américains permet d'améliorer l'image de l'acteur marocain à l'étranger.
«Je n'ai jamais oublié mon pays et ce que j'ai fait ici ou ailleurs, c'est le marocain en moi qui l'a fait», avait indiqué l'acteur dans une interview accordée à un journal marocain.
L'acteur défunt avait fait ses premiers pas au cinéma en 1961 grâce au célèbre cinéaste français Claude Lelouch dont il devient un acteur fétiche. Depuis, il enchaîna les rôles aussi bien au cinéma qu'à la télévision, en France, au Maroc et aux Etats-Unis.
En 1969, il tourne pour la première fois dans un film marocain, à travers «Soleil de printemps» de Latif Lahlou. Suivront d'autres participations, notamment le rôle principal dans «Lalla Hobbi» de Mohamed Abderrahmane Tazi, en 1997.
Hamidou s'est également illustré outre-atlantique, notamment dans les films «Ronin» du cinéaste américain John Frankenheimer (1998), ou dans «Spy Game» de Tony Scott, où il a côtoyé Robert Redford et Brad Pitt.
En 2011, il participe au quatrième téléfilm de la série française à succès «Aïcha», réalisée par la cinéaste et actuelle ministre déléguée française chargée de la Francophonie Yamina Benguigui.
Amidou compte à son actif des rôles dans une quarantaine de long-métrages et une dizaine téléfilms. Le comédien marocain est lauréat du Prix d'interprétation masculine du Festival international de Rio pour son rôle dans «La Vie l'amour et la mort» de Claude Lelouch (1969).
En 2005, il reçoit un trophée en son honneur lors de la cérémonie d'ouverture du Festival international du film de Marrakech. Amidou est le père de la comédienne Souad Hamidou.
S.M. le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléance et de compassion aux membres de la famille de l'acteur Hamidou Benmessaoud, décédé jeudi dans un hôpital parisien, à l'âge de 78 ans.
Dans ce message, S.M. le Roi indique avoir appris avec une profonde émotion et grande affliction la nouvelle du décès de l'acteur émérite, que Dieu ait son âme.
En cette douloureuse circonstance, S.M. le Roi exprime aux membres du défunt, et à travers eux, à l'ensemble de sa famille et proches, à ses fans, ses admirateurs, à ses amis ainsi qu'à sa grande famille artistique, Ses vives condoléances et Ses sincères sentiments de compassion, suite à la perte de cet artiste créateur, qui compte parmi les stars du cinéma et du théâtre que le Maroc a connus et qui ont enrichi les scènes artistiques nationale et internationale par des œuvres indélébiles dont se remémeront toujours les adeptes de l'art authentique, grâce aux qualités humaines nobles connues au regretté, à ses rôles distingués, à son goût artistique raffiné et à sa sensibilité.
S.M. le Roi implore le Très-Haut de rétribuer amplement le défunt pour les nobles actions qu'il réalisées et les efforts louables qu'il a consentis au service de son art et de sa patrie et de l'accueillir parmi les saints et les vertueux.
Tout en partageant vos peines en cette perte cruelle imparable, Nous prions Dieu de vous accorder patience et consolation, écrit S.M. le Roi à l'adresse du défunt.