22 Mars 2014 À 10:27
Dans un communiqué parvenu à la MAP, le bureau de la Division des sciences de l'eau à l'Unesco (WWAP), à Pérouse (centre de l'Italie), souligne que ce rapport intitulé «Eau et Energie», pointe «le manque de coopération et de planification entre les deux secteurs» et appelle à «une meilleure gestion afin d'éviter des pénuries à venir d'eau et d'électricité».
«Ce rapport mondial jette une lumière nouvelle sur l'interdépendance entre la gestion des ressources en eau et en énergie. Cette interdépendance appelle de la part de tous les acteurs une coopération beaucoup plus étroite, car il est clair qu'il n'y aura de développement durable tant qu'il n'y aura pas de meilleur accès à l'eau et à l'énergie pour tous», a déclaré la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, cité dans le communiqué.
«L'eau et l'énergie représentent des défis majeurs de développement dans le monde et ils doivent figurer en bonne place dans l'agenda post-2015» a souligné, pour sa part, Michel Jarraud, président de l'Onu-Eau. «Ce cinquième Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau marque une étape importante puisqu'il s'agit de la première édition annuelle», a-t-il poursuivi, se félicitant du fait que les Nations unies, à travers l'Onu-Eau, puissent désormais «livrer chaque année une information actualisée sur une question dont l'importance va croissant pour créer un avenir durable».
Après avoir rappelé que 768 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à une source d'eau améliorée, 1,3 milliard ne sont pas raccordées à l'électricité et près de 2,6 milliards utilisent des combustibles solides (la biomasse principalement) pour cuisiner, le rapport montre que la carte des personnes privées d'un accès satisfaisant à l'eau «recoupe largement celle des exclus de l'électricité», soulignant ainsi à quel point «les deux secteurs sont interdépendants».
Au total, la production énergétique représente près de 15% des prélèvements en eau et la tendance est à la hausse, fait observer le rapport, ajoutant que d'ici 2035, les prélèvements liés à la production énergétique devraient augmenter de 20% sous la pression de la croissance démographique, de l'urbanisation et de l'évolution des modes de consommation.
Le rapport, qui souligne la crainte de voir la réponse aux défis énergétiques se faire au détriment des ressources en eau, insiste sur la nécessité de coordonner les politiques de gestion de l'eau et de l'énergie pour faire face aux défis à venir. «Cela passe notamment par une révision des politiques tarifaires afin que les prix de l'eau et de l'énergie reflètent mieux leur coût réel et leur impact environnemental», ajoute le document.
Le Rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des ressources en eau (United Nations World Water Development Report, WWDR) est le fruit de la collaboration des 31 entités des Nations unies et des 36 partenaires internationaux qui constituent l'Onu-Eau.
Il est produit par le Programme d'évaluation des ressources en eau (WWAP), qui est hébergé par l'Unesco. Jusqu'en 2012, le rapport, qui dressait un état des lieux exhaustif de l'état des ressources en eau dans le monde, était présenté tous les trois ans. A partir de cette année, il devient annuel et thématique.
Sa présentation coïncidera désormais avec la Journée mondiale de l'eau (22 mars de chaque année) dont la thématique sera alignée sur celle du rapport.