11 Février 2014 À 12:11
Les camps de la zone de Tindouf sont entourés par les miliciens et les forces algériennes où l'on ne peut pas circuler et sont de véritables camps de concentration, a affirmé le directeur de l'Observatoire d'études géopolitiques de Paris, Charles Saint-Prot, dans une interview diffusée lundi sur «Med1 TV».
Depuis une quinzaine de jours de véritables soulèvements ont lieu dans ces camps sous contrôle algérien, a rappelé l'expert français, précisant que cela a commencé, le 23 janvier, par un sit-in devant le siège du HCR, dans les camps de Tindouf, pour protester contre les violations des droits de l'Homme de la part des milices du polisario et des forces algériennes.
«Il s'agit de mouvements spontanés d'exaspération et, il faut le souligner, principalement des jeunes qui sont excédés par les difficiles conditions de survie, l'incroyable corruption des dirigeants des bandes séparatistes et les atteintes répétées aux droits de l'Homme les plus élémentaires», a déploré Saint-Prot.
Pour l'expert français, il est avéré que les droits garantis par les conventions internationales au profit des réfugiés sont complètement bafoués par le régime algérien et le polisario. Et tout cela, dit-il, dans le plus grand silence de la communauté internationale.
Il a, également, fait savoir que les manifestants sont réprimés avec la dernière vigueur par les miliciens du polisario et les forces algériennes et que des violences inouïes sont commises contre les personnes.
«Donc face à cette répression sauvage, il faut bien constater un total silence de certaines institutions et ONG sur les graves atteintes aux droits de l'Homme dans les camps de Tindouf», a-t-il insisté, soulignant que le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon lui-même avait affirmé que l'«on sait peu de choses sur la situation des droits de l'Homme dans les camps proches de Tindouf».
«Le HCR est muet alors que de manifestants pacifiques sont tabassés devant son siège. Le HCR partage donc avec l'Algérie la responsabilité de cette situation, alors que sa raison d'être est d'assurer la protection des réfugiés ou prétendus tels», a fait valoir Saint-Prot.
Il a, également, cité des ONG qui ont des comportements douteux, dont Amnesty international qui semble se désintéresser de la question et de la fondation Kennedy qui fait profession d'attaquer le Maroc à tout bout de champ.
«On peut aussi s'étonner du silence de Christopher Ross, l'émissaire du secrétaire de l'Onu, qui de passage dans la région a refusé de rencontrer des représentants des manifestants. Cela laisse sceptique sur le sens que Ross donne à sa mission, a-t-il rappelé.
Saint-Prot a, à cet égard, indiqué que l'explication de ce silence et de ces attitudes ambiguës est d'une part, que le régime algérien bloque toute action humanitaire et toute commission d'enquête, et d'autre part, des ONG et des négociateurs ne sont pas impartiaux, font deux poids et deux mesures et manquent d'honnêteté.
Soulignant, par ailleurs, que le conflit au Sahara marocain a été créé de toutes pièces par le régime algérien, l'expert français a fait remarquer que pour nourrir cette imposture, ce régime a pris en otage quelques dizaines de milliers de pauvres gens retenus de force dans les camps de Tindouf pour entretenir la fiction de réfugiés d'un pays imaginaire.
«Ces personnes sont contraintes de vivre contre leur gré dans les camps de Tindouf. Ces personnes des camps de Tindouf ne sont pas des réfugiés, elles ont un pays : Ce pays c'est le Maroc qui ne demande qu'à les accueillir et vers lequel elles souhaitent aller dans leur majorité. Mais le régime algérien les empêche de circuler librement», a-t-il relevé.
Il a, également, estimé que le processus d'agitation et de contestation dans les camps soumis à la dictature du polisario et de son maître algérien va s'accentuer en raison de la situation inhumaine des conditions de vie, du malaise grandissant du polisario qui est à bout de souffle et de la situation du régime algérien qui est en pleine déliquescence.
Et de conclure qu'«il est temps que cette imposture cesse. La communauté internationale ne peut plus entretenir la fiction de ce conflit artificiel, d'autant que la solution existe. Tout le monde le sait, c'est le plan d'autonomie proposé par le Maroc».