09 Novembre 2014 À 11:37
«J'apprécie la volonté des autorités judiciaires (de) lutter efficacement contre l'impunité», déclare Martin Kobler, chef de la Mission de l'Onu en RDC (Monusco) dans ce court texte publié au lendemain de la condamnation à dix ans de prison ferme du général Jérôme Kakwavu, l'ancien chef de milice ayant pris une part active au conflit qui a déchiré l'Ituri, district de l'Est de la RDC de 1999 à 2007.
Le communiqué onusien «appelle à accroitre les efforts visant à mettre en œuvre des poursuites contre les auteurs de crimes graves, mesure qui constitue une étape importante pour la reddition des comptes dans le cadre de la lutte contre l'impunité pour les violations des droits de l'Homme, conformément au droit national et international».
«La Monusco, ajoute Martin Kobler, ne ménagera aucun effort pour soutenir le système de justice de la RDC afin d'assurer une tolérance zéro pour les pires formes de violence contre les civils dans les conflits.»
Vendredi, la Haute Cour militaire congolaise a reconnu le général Jérôme Kakwavu coupable de viols répétés sur deux mineures, de deux meurtres et d'actes de tortures sur deux personnes, et l'a condamné à dix ans de prison ferme.
Les faits incriminés remontent à 2003-2004. Jérôme Kakwavu dirigeait alors les Forces armées populaires du Congo (FAPC), l'une des nombreuses milices qui se sont affrontées en Ituri sur des bases essentiellement ethniques pour le partage des richesses naturelles (l'or notamment) de cette région.
Jérôme Kakwavu est le premier général congolais condamné par la justice de son pays pour crimes de guerre depuis le début de la première guerre du Congo (1996-1997).
Promu général à l'occasion du ralliement de sa milice au gouvernement en décembre 2004, il avait été arrêté début 2005, à la suite de pressions internationales. Son procès avait fini par s'ouvrir en 2011, après que l'Onu eut fait pression pour qu'il soit déferré à la justice.
Depuis la fin, en 2003, de la deuxième guerre du Congo, à laquelle ont participé quatre pays voisins de la RDC, soit directement avec leur armée soit par milices interposées, l'Est de ce pays grand comme cinq fois la France reste déchiré par les conflits armés.
L'immense majorité des innombrables atrocités et crimes de guerre commis au Congo depuis 1996 est restée impunie.