11 Mars 2014 À 08:04
Avec l'émergence de la nouvelle politique migratoire, le Maroc s'engage dans une réflexion approfondie pour une meilleure intégration des immigrés et leur contribution au développement socio-économique notamment à travers la mise en place d'un modèle qui répond aux besoins de cette catégorie tout en prenant compte les spécificités du pays.
Plusieurs experts nationaux et internationaux se sont réunis, lundi à Rabat, à l'occasion du séminaire international sur la nouvelle politique migratoire, un nouveau chantier lancé par S.M. le Roi Mohammed VI, pour débattre du «nouveau modèle de l'intégration des migrants» à mettre en place, de sa conception et de son schéma opérationnel.
Placée sous le thème «La nouvelle politique migratoire, quelle stratégie d'intégration ?», cette rencontre se veut le couronnement des efforts déployés, depuis deux mois après le lancement de l'opération de régularisation durant lesquels un travail intense de réflexion et de planification associant tous les intervenants dans le champs de la migration a été mené.
Elle constitue aussi l'occasion de définir les contours d'une politique d'intégration des immigrés au Maroc et des mesures politiques et institutionnels capables d'assurer la participation sociale des migrants et des réfugiés et leur contribution au développement de la société marocaine. Les participants se pencheront, deux jours durant, sur l'élaboration d'un schéma d'insertion et d'accès aux droits, basé sur les spécificités du contexte marocain, ses caractéristiques socioculturelles et ses besoins de développement socio-économique. A cette occasion, le ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, Anis Birou, a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts considérables déployés pour traduire en actes l'initiative royale pour une vision nouvelle de la politique migratoire nationale, et partant la mise en place d'une stratégie humaniste et globale.
Ce séminaire permet au Royaume de s'inspirer des expériences internationales en vue de mettre à niveau son cadre juridique, législatif et institutionnel de manière à garantir une intégration réussie de ces immigrés fondée sur des droits et obligations, a ajouté le ministre, soulignant de la nécessité de favoriser une intégration harmonieuse de cette population à travers notamment l'accès aux services de base (santé, éducation, emploi) tout en identifiant les défis qui se posent.
Il s'agit aussi de favoriser tous les moyens d'échange et de dialogue interculturel en vue de l'insertion sociale et professionnelle des populations d'origine étrangère.
La représentante de l'Organisation internationale pour les migrations au Maroc, Anke Strauss, a salué, pour sa part, l'initiative royale de la régularisation de la situation des étrangers en séjour irrégulier, soulignant l'importance de cette rencontre marquée par la présence d'éminents experts pour discuter des expériences et attentes autour de cette question.
Le ministre de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, Ally Coulibaly a souligné, de son côté, que le Maroc constitue un «modèle» à suivre en matière de politique d'immigration par les pays africains et la Côte d'Ivoire en particulier.
«La Côte d'Ivoire veut s'inspirer de l'expérience du Maroc en matière de gestion de la diaspora puisque le pays n'a pas véritablement de tradition dans ce domaine», a-t-il soutenu.
Les travaux de ce séminaire s'articuleront autour de l'intégration sociale dans le contexte migratoire marocain, des impératifs de cette politique, de ses spécificités potentielles, des leçons tirées des autres modèles d'intégration, des démarches à suivre pour une insertion en matière d'emploi, de logement et de santé.
Les participants s'attarderont aussi sur les outils pédagogiques adaptés aux besoins diversifiés des migrants et la consolidation de l'ouverture culturelle dans la société marocaine outre la dynamique partenariale et le rôle des acteurs civils.