28 Février 2014 À 07:45
Fortement endettée, Rome se trouve au bord de la faillite après le rejet par le Parlement d'une aide financière, créant un véritable casse-tête politique au nouveau premier ministre Matteo Renzi.
Le maire de la Ville éternelle, Ignazio Marino, a menacé de suspendre tous les services municipaux -transports, ramassage des ordures..- si une solution n'était pas trouvée.
«Je ne serai pas un nouveau Néron», a-t-il clamé, en allusion au terrible empereur romain qui jouait de la lyre en regardant sa ville incendiée.
Marino, qui administre la capitale italienne seulement depuis les élections de juin dernier, est confronté à un déficit budgétaire de 816 millions d'euros. La ville pourrait être placée sous tutelle de l'administration si elle ne parvient pas à combler ce déficit par des mesures drastiques.
Le maire a rappelé que Renzi, dirigeant de centre-gauche et ancien maire de Florence qui vient d'être intronisé premier ministre par le Parlement, avait promis d'adopter des mesures urgentes pour aider la capitale.
«Rome a gaspillé de l'argent pendant des décennies. Je ne veux pas dépenser un seul euro qui ne soit pas budgété», a déclaré Marino, après des critiques de la Ligue du nord, un parti d'opposition proche de l'extrême-droite qui a contribué au rejet du texte qui aurait permis d'injecter de l'argent dans les caisses de la Ville.
Ce texte permettait ce financement de l'Etat, en compensation des frais supplémentaires engendrés par le rôle de la capitale, par l'énorme afflux touristique et par les nombreuses manifestations nationales.
D'autres villes, également confrontées à de grosses difficultés financières, ne jugeaient pas cette aide équitable.
«Nous n'allons pas bloquer la ville mais celle-ci restera au point mort. Elle se bloquera d'elle-même si je n'ai pas les moyens d'adopter des mesures budgétaires et, pour l'heure, je ne peux pas utiliser mon argent», a déclaré le maire sur la chaîne d'information en continu SkyTG24.
Selon lui, les bus pourraient s'arrêter dès dimanche car il ne dispose que de 10% de l'argent nécessaire pour payer l'essence en mars.
Et d'ajouter : «avec l'argent dont nous disposons dans le budget aujourd'hui, je peux réparer une rue de Rome tous les 52 ans. Ce n'est pas exactement ce que j'appelle de l'entretien».