16 Février 2014 À 08:15
L'Union européenne (UE) est appelée à accompagner le Maroc dans la mise en œuvre de sa nouvelle politique migratoire, a souligné, samedi à Casablanca, la chercheure Myriam Cherti du Centre on migration Polity and Society, relevant de l'Université d'Oxford (Royaume-Uni).
Myriam Cherti, qui intervenait lors d'une conférence sur «le mythe du transit ?», organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) dans le cadre du 20e Salon international de l'édition et du livre (SIEL), a estimé que l'Europe devrait entretenir un partenariat étroit avec le Maroc dans le domaine de la gestion des questions de l'immigration, dans le sillage du statut avancée du Royaume avec l'UE.
Présentant les résultats d'une étude menée en collaboration avec le CCME, elle également souligné que l'UE devrait aider le Maroc, devenu pays d'installation des immigrés subsahariens, à engager des mesures palpables, notamment en matière de visas de travail et d'élaboration d'une approche proactive et humaine du retour volontaire de ces immigrés à leurs pays d'origine.
Myriam Cherti a, par ailleurs, appelé à l'adoption d'une approche régionale globale impliquant tous les pays du Maghreb pour une meilleure gestion des flux migratoires, ajoutant qu'à long terme, le Royaume devra définir ses besoins de main d'œuvre de manière plus stratégique, et signer des accords avec les pays d'origine pour la mise en place de protocoles de retour et de réintégration des migrants en situation irrégulière.
Après avoir rappelé l'opération exceptionnelle de régularisation de la situation des immigrés en séjour irrégulier, elle a indiqué qu'il s'agira, à moyen terme, d'assurer l'intégration de ces immigrés et leur accès aux services d'éducation et de santé, renforcer les capacités de la société civile et lutter contre toute forme de discrimination.
De son côté, le secrétaire général de l'Organisation démocratique des travailleurs immigrés au Maroc, Marcel Amiyeto, a salué l'approche marocaine solidaire et humaniste en matière d'immigration, revenant largement sur la régularisation de la situation des immigrés en séjour irrégulier qui permettra à ces derniers de participer pleinement dans la vie économique, sociale, culturelle et politique.
A cet égard, il a fait part de sa considération pour S.M. le Roi Mohammed VI, grâce à qui la situation des immigrés, notamment subsaharien, s'est considérablement améliorée au Maroc, rappelant les dispositions de la nouvelle constitution marocaine qui insiste sur la protection des droits de l'Homme et sur la primauté des conventions internationales sur le droit interne.
Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation démocratique du travail (ODT), Ali Lotfi, a affirmé que cette rencontre intervient dans le sillage de la mise en œuvre des mesures engagées dans le cadre de la nouvelle politique migratoire qui a fait du Maroc une exception au niveaux régional et continental.
Et d'ajouter que la politique marocaine se distingue par son caractère global, qui prend en considération les volets politique, économique, social et culturelle, selon une approche solidaire et humaniste.
Les différents intervenants à cette rencontre ont tenu également à saluer le rôle de la société civile dans la défense des droits des immigrés, comme ils ont souligné l'expérience du CCME dans ce domaine.
Représentant plus de 13 pays de la CEDAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), invité d'honneur de ce 20e Salon, qui se tient sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, ils ont également plaidé pour le retour du Maroc au sein de l'Union Africaine, le Royaume ayant beaucoup d'expériences réussies à partager avec les autres pays de son continent.