16 Mars 2015 À 20:26
Parmi ces sites figurent celui d'Al Hayat Media Center, une branche du groupe Etat islamique (EI) chargée de sa communication, le site Mujahadia 89 ou encore islamic-news.info, selon cette source.
Tous sont catalogués par le ministère comme «se livrant à l'apologie du terrorisme», diffusant des images de décapitation et relayant la propagande et les discours d'EI.
Cette possibilité de blocage de sites Internet est l'une des mesures phares de la loi antiterroriste votée en novembre par le Parlement français.
Elle avait été critiquée par la commission consultative des droits de l'Homme, qui estimait l'intervention d'un juge nécessaire pour ordonner et contrôler le retrait d'un contenu illicite et le blocage d'un site Internet.
«Je ne veux pas que sur Internet il y ait des sites qui conduisent à prendre les armes», a justifié le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve lundi soir.
«Je fais la différence entre la liberté d'expression et la diffusion de messages qui relèvent de l'apologie du terrorisme, ces messages de haine sont un délit», a-t-il expliqué.
L'ordre de blocage a été émis par l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication. Les fournisseurs d'accès, auparavant identifiés par les services de renseignement, ont ensuite eu 24 heures pour appliquer la décision.
«Nous sommes en phase d'évaluation et de rodage», a insisté un représentant du ministère de l'Intérieur devant la presse, «nous allons voir comment cela va répondre en face». Il a reconnu que l'ordre de blocage a été donné au fournisseur mais pas à l'hébergeur ou l'éditeur des sites -ce qui serait plus efficace- «qui n'ont pas été identifiés».
En dépit de cette faiblesse dans le dispositif, le ministère a précisé que d'autres opérations de même type allaient viser d'autres sites, «plusieurs dizaines» étant potentiellement concernés.
Parmi les autres mesures de cette loi antiterroriste figure l'interdiction administrative de sortie du territoire des candidats au jihad.
Six Français âgés de 23 à 28 ans qui s'apprêtaient à partir en Syrie ont ainsi vu leur passeport confisqué mi-février pour une durée de six mois renouvelable pendant deux ans.
Une «quarantaine» d'autres interdictions sont déjà «en préparation», avait annoncé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve fin février.