01 Mai 2015 À 10:33
Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad a souligné, jeudi à Nouakchott, l'attachement du Maroc pour la consolidation des mécanismes de coopération entre les pays du Maghreb en vue de la mise en œuvre des recommandations issues des différentes réunions maghrébines qui ont traité de la question sécuritaire.
Lors de son intervention devant la 5e session du Conseil des ministres de l'Intérieur des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA), Mohamed Hassad a réitéré l'engagement constant du Royaume pour la relance du rôle de l'Union maghrébine, comme choix stratégique incontournable pour l'édification d'un espace régional intégré et solidaire, à même de réaliser les intérêts communs dans le cadre du respect des principes de bon voisinage, de non-ingérence dans les affaires intérieures et le règlement des différends par voie pacifique.
Le ministre a souligné la sérieuse volonté du Royaume dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme à travers l'adoption d'une approche globale et multidimensionnelle qui, outre l'aspect sécuritaire, combine le législatif, le religieux et le développement, dans le strict respect de la loi et des principes des droits de l'homme.
Il s'est dit convaincu que la réponse à la menace terroriste, dans ses prolongements régional et international, requiert le renforcement de la coordination des services de sécurité et la coopération inconditionnelle entre les pays de la région, en notant que les efforts unilatéraux déployés au niveau de chaque pays ne peuvent pas venir à bout de cette menace terroriste multiforme et transfrontalière.
Pour Mohamed Hassad, le traitement des questions sécuritaires dans la région maghrébine et face au développement de la criminalité dans ses divers aspects, nécessite le déploiement de davantage d'efforts et l'intensification de la coopération bilatérale et régionale, érigeant en impératif l'adoption de stratégies intégrées fondées sur des politiques participatives et consultatives pour faire face aux grands défis sécuritaires qui pèsent sur la région.
Le ministre de l'Intérieur a, également, mis l'accent sur la nécessité d'un partenariat durable entre les pays du Sahel et du grand Maghreb fondé sur le dialogue, la coopération et l'échange d'expériences afin d'être en mesure de faire face aux diverses manifestations liées à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme dans la région.
La prolifération des armes et les risques sécuritaires qui en découlent, particulièrement dans la conjoncture que traverse la région sahélo-saharienne, est devenue une menace réelle pour la sécurité et la stabilité de la région, outre le fait qu'elle représente l'un des principaux facteurs contribuant à la propagation de la criminalité organisée et du terrorisme, qui exige des mesures énergiques, notamment par le développement de politiques et de programmes claires et efficaces pour mettre fin à la propagation de ces armes et leur trafic, a-t-il poursuivi.
Abordant la problématique migratoire, Mohamed Hassad a rappelé le lancement par S.M. le Roi Mohammed VI, en novembre 2013, de la nouvelle politique d'immigration et d'asile fondée sur la gestion du flux de migrants clandestins et la facilitation de leur intégration dans la communauté, en plus de la lutte contre la traite des êtres humains et la création d'un cadre institutionnel spécifique à la migration.
Cette politique, a-t-il expliqué, comprend onze programmes gouvernementaux qui visent à faciliter l'intégration des migrants dans le système éducatif, la formation professionnelle, le culturel, l'accès aux soins, le droit au logement, l'assistance juridique et humanitaire et des facilitations pour l'accès accès à l'emploi.
Dans le cadre de ce processus, le Maroc a reçu plus de 28.000 demandes de régularisation émanant de 116 nationalités, dont 70% ont été satisfaites, soit environ 20.000 personnes, a-t-il expliqué, indiquant que parallèlement le Maroc est parvenu à démanteler 105 réseaux actifs dans la traite des êtres humains.
La problématique migratoire ne peut pas être réglée de façon unilatérale, mais doit reposer sur le principe de la responsabilité partagée, la promotion de la coopération entre les pays du Maghreb et la coordination des efforts afin d'associer d'autres pays concernés par cette question au plan maghrébin, africain et européen, a-t-il estimé.
Le ministre a souligné, par ailleurs, que le trafic de drogue et des substances psychotropes procède de la criminalité internationale transfrontalière qui menace la sécurité et la stabilité des pays de la région, notamment avec la prolifération croissante de nouveaux types de drogues dures.
Dans ce contexte, a-t-il dit, les pays du Maghreb sont appelés, plus que jamais, à coordonner leurs efforts et à développer des stratégies communes pour renforcer leur coopération, à travers leur engagement dans les traités et conventions internationales en la matière, et l'intensification de la collaboration entre les services compétents en prenant des mesures fermes contre les contrebandiers et trafiquants de drogue.
Il convient de rappeler que Mohamed Hassad était accompagné, lors de cette réunion des ministres de l'intérieur de l'UMA, du wali directeur général des Affaires intérieures, Driss Jouhari et du wali directeur de la coopération internationale Hamid Chabar.