28 Janvier 2015 À 09:15
Les 32 membres de différents groupes de l'opposition tolérée par Damas et les 6 membres de la délégation officielle menée par l'ambassadeur de Syrie à l'ONU se sont réunis peu après 10h00 (07h00 GMT) dans une résidence de la diplomatie russe, a indiqué un des participants à l'AFP.
Il s'agit des premières discussions entre des membres de l'opposition, notamment des représentants du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND) et des Kurdes, et des responsables du régime depuis l'échec des pourparlers de Genève II en février 2014.
Mais, reconnaît, un des opposants participant aux discussions, les ambitions sont modestes, compte tenu de l'absence de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, basée à Istanbul et considérée par la communauté internationale comme la principale force d'opposition syrienne.
La Coalition a exclu toute participation, estimant que les discussions devraient avoir lieu sous l'égide de l'Onu en pays «neutre», et non en Russie, soutien indéfectible de Damas.
«Nous sommes venus avec une liste de dix points. Pour éviter de faire la même erreur que l'opposition à Genève II, nous n'allons pas aborder tout de suite la question d'un gouvernement transitoire», a affirmé cet opposant. Parmi les priorités de l'opposition avancées à Moscou: l'arrêt des bombardements, la libération de prisonniers politiques, «en priorité les femmes et les enfants», des «mécanismes pour l'acheminement de l'aide humanitaire».
«Ces premières discussions ne sont que le début d'un long processus» de paix, a souligné l'opposant qui s'exprime sous couvert de l'anonymat pour ne pas saper les négociations.
Après une première session de discussions dans la matinée, les Syriens doivent rencontrer le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans l'après-midi avant de reprendre leurs pourparlers.
Des discussions entre opposants et responsables du régime sont également prévues jeudi. L'opposition s'est réunie lundi et mardi pour tenter d'établir une position commune.
Ces discussions interviennent alors que l'irruption des islamistes radicaux de l'organisation État islamique a modifié la donne en Syrie et poussé les Occidentaux, Américains en tête, à infléchir leur stratégie et à quasiment cesser de réclamer le départ immédiat du président Bachar Al-Assad.
Dans une interview à la revue Foreign Affairs publiée lundi, le président syrien a apporté son soutien aux rencontres tout en mettant en cause la légitimité de certains participants.
«Ce qui se déroule à Moscou n'est pas une négociation sur une solution (au conflit). Ce sont juste des préparatifs pour une conférence», a déclaré Bachar al-Assad.
«Nous allons parler à tout le monde. Mais il faut demander à chacun (des opposants): Qui représentez-vous ?», a-t-il ajouté, fustigeant les «marionnettes du Qatar, de l'Arabie saoudite ou de tout pays occidental».
Selon une source gouvernementale syrienne interrogée la semaine dernière par l'AFP, la délégation de Damas espère que les participants se mettront d'accord sur une feuille de route comprenant: la «lutte contre le terrorisme», des «réconciliations au niveau local» et des discussions sur un «gouvernement d'union nationale».
Pour sa part, Washington a déclaré soutenir «tout effort» qui pourrait permettre d'obtenir «une solution durable au conflit».