20 Avril 2015 À 20:35
Interrogé sur le soutien stratégique de l'Iran et du Hezbollah dans le conflit en Syrie en proie à une rébellion armée et à des jihadistes, Bachar Al-Assad répond que «nul pays n'a le droit d'intervenir sans y être invité. Nous avons invité Hezbollah, mais pas les Iraniens. Il n'y a pas de troupes iraniennes en Syrie et ils n'ont envoyé aucune force».
«Des commandants et des officiers vont et viennent entre les deux pays conformément à la coopération existant entre nous depuis bien longtemps. C'est différent que de participer aux combats», a ajouté Bachar Al-Assad, en évoquant l'Iran, principal allié régional du régime de Damas.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite de la République islamique, combattent aux côtés du Hezbollah et de l'armée syrienne notamment dans le sud du pays.
Interrogé sur la coalition internationale menée par les Etats-Unis, qui opère des frappes contre le groupe Etat islamique, le président syrien estime que les pays composant cette coalition ne sont «pas sérieux jusqu'à présent» et «n'aident personne dans cette région».
«Si vous comparez le nombre de frappes aériennes effectuées par les forces de la coalition composée de 60 Etats à celles que nous avons effectuées, nous petit Etat, vous constaterez que nous bombardons parfois dix fois plus que la coalition en une journée», a-t-il argumenté.
Le président syrien a, en outre, démenti l'usage par l'armée de gaz de chlore en mars contre des secteurs rebelles de la province d'Idleb (nord-ouest), après des accusations de l'organisation des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).
«Non, c'est un autre faux récit donné par des gouvernements occidentaux», a répondu Bachar Al-Assad. «Nous n'avons pas utilisé le chlore, et nous n'en avons pas besoin. Nous avons nos armements classiques, et nous pouvons atteindre nos objectifs sans y avoir recours».
A une question portant sur sa responsabilité dans l'émergence du groupe Etat islamique (EI), le président syrien a souligné que l'EI a «été créé en Irak en 2006 sous la supervision des Américains». «Je ne suis pas en Irak. Je n'y ai jamais été. Je ne contrôlais pas l'Irak. C'était les Américains qui contrôlaient l'Irak. L'EI est venu d'Irak en Syrie, car le chaos est contagieux», a-t-il ajouté.