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Discussions sur un «plan B»

Des discussions sont en cours au FMI autour d'un «plan B» qui permettrait, selon son promoteur brésilien, de rééquilibrer l'institution au profit des pays émergents en dépit du blocage des Etats-Unis, a appris l'AFP mardi.

La proposition brésilienne consiste à faire avancer le volet ressources et droits de vote, qui ne requiert pas une ratification parlementaire américaine. Ph : AFP

24 Mars 2015 À 23:02

En 2010, le Fonds monétaire international a adopté une vaste réforme doublant son capital et donnant plus de voix à la Chine ou à l'Inde. Mais son entrée en vigueur est, depuis, suspendue à une ratification parlementaire aux Etats-Unis, qui disposent d'un droit de veto au sein de l'institution.

Face à cette impasse, le représentant brésilien au FMI, Paulo Nogueira Batista, a élaboré un plan qui «découplerait» les deux grands volets de la réforme de 2010 afin d'aller de l'avant sans attendre le feu vert du Congrès américain et en diluant le poids des Etats-Unis au sein de l'institution.

«Le découplage (...) pourrait dégager la voie pour poursuivre le processus de réforme du FMI», indique sa proposition qui circule actuellement au Fonds et que l'AFP a consultée.

A l'heure actuelle, la réforme de 2010 ne peut entrer en vigueur que si ses deux volets --ressources et gouvernance-- sont adoptés par un certain nombre de pays, dont les Etats-Unis.

La proposition brésilienne consiste à faire avancer le volet ressources et droits de vote, qui ne requiert pas une ratification parlementaire américaine, en laissant en suspens celui très technique consacré la gouvernance de l'institution.

Selon  Nogueira Batista, ce «découplage» ne nécessite pas le feu vert du Congrès mais seulement celui de l'exécutif américain, qui s'est toujours déclaré favorable à la réforme du FMI.

Si cette proposition était adoptée, les Etats-Unis verraient toutefois leur actionnariat se diluer au point de perdre leur droit de veto.

Afin que Washington ne se sente pas floué, ce plan s'accompagnerait d'un engagement formel des Etats membres du FMI de conserver le droit de veto des Etats-Unis dans les faits, en s'assurant au préalable de leur assentiment pour les décisions les plus sensibles.

«Les Européens ont une approche neutre par rapport à la proposition de 'delinking' (découplage, ndlr) qui est plutôt soutenue par les pays émergents», a assuré à l'AFP une source interne.

Le FMI, qui n'est pas tenu par la proposition brésilienne, s'est donné jusqu'à juin pour présenter des solutions intérimaires au blocage de la réforme.

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