Société

Les commerçants de Sebta tentent de mettre fin au phénomène des «mulets»

Sur les quelque 2.200 femmes ayant traversé lundi le poste-frontière pour aller récupérer toutes sortes de marchandises dans l'enclave espagnole, environ 40% étaient munies de chariots à roulettes, selon une source au sein de la préfecture de Sebta.

Ph. AFP

02 Avril 2018 À 18:57

Des commerçants du préside occupé de Sebta ont lancé une initiative pour que les femmes ne transportent plus des marchandises sur leur dos mais sur des chariots, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Sur les quelque 2.200 femmes ayant traversé lundi le poste-frontière pour aller récupérer toutes sortes de marchandises dans l'enclave espagnole, environ 40% étaient munies de chariots à roulettes, selon une source au sein de la préfecture de Sebta.

Cette source a assuré que les femmes utilisaient des chariots "sur suggestion des commerçants" de la zone et avec l'aval des autorités espagnoles.

Des milliers de porteurs marocains - hommes ou femmes selon le jour - traversent chaque jour la frontière, payés quelques dizaines d'euros par des commerçants marocains pour transporter vêtements, produits ménagers ou alimentaires destinés à être revendus au Maroc.

Les porteurs ne paient pas de taxes sur les marchandises qu'ils transportent à pied et sur leurs dos, contrairement aux véhicules traversant le poste-frontière, ce qui explique l'énorme poids des chargements - plusieurs dizaines de kilos. Chaque année, certains trouvent la mort dans des bousculades.

Mohamed Benaïssa, président de l'Observatoire du nord pour les droits de l'Homme, au Maroc, a assuré à l'AFP que du côté espagnol, "les femmes qui transportent des marchandises sont obligées depuis aujourd'hui d'utiliser des chariots si elles veulent transporter la marchandise".

Ana Rosado, porte-parole de l'ONG espagnole APDHA, craint de son côté que les porteurs ne soient obligés une fois revenus au Maroc de charger à nouveau les marchandises sur leur dos.

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