27 Avril 2018 À 17:24
La cour d'appel de Paris a donné raison le 31 janvier 2018 à ces (ex-)cheminots, principalement marocains, en leur accordant des dommages et intérêts pour préjudice moral, de carrière, de formation et de retraite, pour un montant total estimé à près de 160 millions d'euros, selon leur avocate Clélie de Lesquen-Jonas.r>"Nous ne formons pas de pourvoi en cassation contre les arrêts rendus", a annoncé à l'AFP la direction de la SNCF. "Nous ne reconnaissons pas la discrimination, mais souhaitons de l'apaisement vis-à-vis de ces travailleurs marocains", a-t-elle ajouté.r>Après moult renvois et plus de 12 ans de procédure pour certains, la quasi-totalité des plaignants avaient obtenu gain de cause devant les prud'hommes en septembre 2015. Mais l'entreprise avait fait appel de cette décision.r>Les Chibanis ("cheveux blancs" en arabe), marocains pour la plupart -- la moitié ont été naturalisés --, ont été embauchés entre 1970 et 1983 par la SNCF, majoritairement comme contractuels, et n'ont pas bénéficié à ce titre du "statut" plus avantageux des cheminots, réservé aux ressortissants européens, sous condition d'âge.r>Sollicitée par l'AFP, leur avocate a fait part de son "grand soulagement", trouvant cependant "dommage" que la SNCF "soit toujours dans le déni".r>"Je comprends ce renoncement comme une reconnaissance des discriminations qui ne dit pas son nom", a ajouté Me Clélie de Lesquen-Jonas.r>L'avocate a déjà commencé à distribuer des chèques à des clients, dont certains avaient "les larmes aux yeux" en le recevant. Elle en a fait de même auprès de veuves qui "n'osaient pas le toucher", affirmant "c'est mon mari qui aurait dû l'avoir", rapporte-t-elle.