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La «Déclaration de Dakhla» couronne les travaux du 1er Forum africain sur la formation professionnelle

Les ministres et autres représentants des pays et organismes participants ont adopté la «Déclaration de Dakhla pour la promotion et le développement de la formation professionnelle en Afrique». Ph. DR

22 Décembre 2018 À 14:06

Mission accomplie pour le 1er Forum africain sur la formation professionnelle qui s’est tenu les 21 et 22 décembre courant dans la ville de Dakhla.

L’évènement qui a bénéficié du Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a clôturé aujourd'hui ses travaux sur un bilan satisfaisant et plusieurs recommandations relatives aux différents axes thématiques débattus à cette occasion, fruits des multiples échanges et partages entre les représentants des 20 pays du Continent ayant pris part à ce Forum. Le tout couronné d’une Déclaration finale qui engage les différentes parties prenantes sur 5 points majeurs.

Après avoir fait le tour des enjeux et défis liés à la gouvernance de la formation professionnelle en Afrique, examiné la question de l’adéquation Formation/Emploi, soulevé la problématique de l’intégration des migrants, débattu de l’importance de la coopération multilatérale et de la gouvernance participative dans la l’amélioration de la performance des systèmes de formation professionnelle, et planché sur les moyens à mettre en œuvre pour accompagner le développement des métiers face aux défis du changement climatique, le Forum s’est soldé par plusieurs recommandations et une déclaration finale qui se veut une véritable feuille de route vers des systèmes de formation professionnelle au service de l’employabilité et de la compétitivité en Afrique.

Ces recommandations, élaborées sur la base d’une approche commune et concertée entre pays frères et amis, sont autant de pistes d’action pour la mise en place d’une gouvernance rénovée, efficace et efficiente des systèmes de formation professionnelle.

En tête de ces recommandations figure notamment la nécessité d’institutionnaliser et de renforcer l’implication des différents intervenants dans le système de la formation professionnelle, mais aussi d’évaluer les performances des différents modèles de Partenariat Public-Privé (PPP) dans ce domaine, et ce en s’inspirant des différents modèles de gouvernance expérimentés dans les pays du continent.

S’agissant de la question épineuse de l’adéquation Formation/Emploi, pas moins de 13 recommandations ont découlé de la réflexion sur l’instauration d’un système de formation agile capable d’anticiper les besoins en formation et de les adapter en continu à la demande économique et sociale. A commencer par l’implication des acteurs non institutionnels dans l’analyse et la résolution de cette problématique, accompagnée par une mise en place en amont de systèmes d’analyse d’adéquation Formation/Emploi visant à anticiper le changement du marché du travail.

Développer le jumelage entre les centres de FP dans les pays africains, créer une plateforme régionale d’experts et de partage de données et d’expériences dans ce domaine et développer une réflexion pour la création d’un cadre régional de certification pour les pays africains sont parmi les autres pistes d’action recommandées dans le cadre de cet axe.

L’intégration des migrants africains par la formation professionnelle a également bénéficié d’un large intérêt vu son importance dans la politique migratoire du Royaume. Dans ce cadre, il a été fortement recommandé de développer davantage le rôle de la société civile dans les politiques d’intégration des migrants et d’œuvrer pour l’adaptation des programmes de formation professionnelle de manière à garantir la valorisation des compétences et la réussite du parcours socio-professionnel des migrants. Sans oublier de mettre en place des mesures incitatives à destination des migrants afin d’encourager leur accès à la formation professionnelle.

Le 4e axe qui s’est intéressé au développement de la coopération multilatérale dans le domaine de la formation professionnelle à l’échelle continentale a permis de dégager 11 recommandations dont notamment la création d’un observatoire africain de l’emploi des jeunes et l’élaboration d’un plan de communication sur l’offre de formation professionnelle au Maroc au profit des jeunes des pays partenaires africains.

Pour ce qui est de l’accompagnement au développement des métiers face aux défis du changement climatique en Afrique, dernier axe examiné dans le cadre des travaux du Forum, les intervenants ont plaidé pour l’élaboration d’un répertoire des métiers actuels et d’avenir liés au changement climatique, ainsi que les référentiels de compétences y afférents, permettant de faire le suivi du secteur. Ils ont également préconisé la création d’un observatoire dédié aux métiers de l’énergie renouvelable et de l’efficacité énergétique et l’instauration d’un cadre de certification à l’échelle continentale pour faciliter le mouvement des jeunes et des travailleurs.

Sur la base de ces différentes recommandations, les ministres et autres représentants des pays et organismes participants ont adopté la «Déclaration de Dakhla pour la promotion et le développement de la formation professionnelle en Afrique». A travers cette Déclaration, les signataires s’engagent, entre autres, à organiser le Forum africain sur la formation professionnelle tous les deux ans et à l’ériger en espace privilégié de promotion d’une vision africaine commune sur la formation professionnelle.

Ils se sont également accordés sur la mise en place de centres d’excellence dans le cadre de la coopération Sud-Sud, outre la mobilisation et la fédération des bailleurs de fonds potentiels en faveur de la promotion de la formation professionnelle en Afrique.

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