06 Décembre 2018 À 08:12
«Nous avons obtenu hier un accord avec le vice-chancelier allemand sur ce sujet-là et je me donne jusqu'au mois de mars pour qu'on obtienne une taxation des géants du numérique», a déclaré Bruno Le Maire, invité de l'émission Les quatre vérités, sur «France 2».
En cas d'échec des négociations, «nous le ferons au niveau national», a promis le ministre. «Nous le ferons dès 2019 au niveau national : nous taxerons les géants du numérique si les États européens ne prennent pas leurs responsabilités», a-t-il insisté.
Les pays européens discutent d'une directive, présentée en mars par la Commission européenne, qui prévoit la mise en place d'une taxe sur le chiffre d'affaires des Gafa, le temps qu'une solution soit négociée à l'échelle mondiale pour mieux imposer les géants du net.
La France, à l'origine de cette proposition, espérait à l'origine voir cette directive approuvée d'ici la fin de l'année. Mais plusieurs pays s'opposent à ce projet, sur lequel l'Allemagne -qui craint des mesures de rétorsion américaines pour son industrie automobile- a, également, montré des réticences.
Pour tenter de sauver un accord, Paris a proposé mardi avec Berlin une version édulcorée du projet, prévoyant l'adoption de la directive au plus tard en mars 2019, pour une entrée en vigueur en 2021.
Cette nouvelle proposition réduit considérablement l'assiette de taxation par rapport à ce qui était prévu dans ce projet de la Commission, puisqu'elle propose de se concentrer seulement sur la taxation de la vente de publicités en ligne, par conséquent essentiellement sur Google et Facebook.
«Je ne lâcherai rien», a, toutefois, assuré jeudi, Bruno Le Maire. «L'argent, il est chez les géants du numérique, qui font des profits considérables grâce aux consommateurs français, et qui payent 14 points d'imposition en moins que les autres entreprises, que les PME que les TPE», a-t-il ajouté.
Des initiatives pour taxer les Gafa et autres géants du numérique ont, déjà, été prises au niveau national dans quelques pays, comme le Royaume-Uni et Singapour. D'autres projets sont en cours en Espagne et en Italie, afin de moderniser les règles fiscales, jugées obsolètes.