21 Octobre 2018 À 12:38
Un concert exceptionnel auquel la magie des lieux lui a redonné plus de prestance et d’émotion, devant un public assoiffé de ce genre de musique et de paroles qui pénètrent les cœurs et les esprits. Et ce, à travers des voix de femmes qui se sont élevées, dans une magnifique communion, dans le ciel du site historique de Bab El Makina. Un vrai challenge que ces femmes ont gagné et qu’elles souhaitent toutes refaire pour montrer la place de la femme dans le soufisme. Carole Latifa Ameer et Leili Anvar qui ont imaginé ce projet en s’inspirant de l’influence des femmes depuis Rabia jusqu’à nos jours au sein de cette culture de l’Islam nourrie de cette spiritualité. Puis, les poèmes d’Ibn Arabi mis en musique et chantés pour la première fois dans ce festival. Sans oublier les chants envoûtant de Bahae Rnda, Françoise Atlan et Rhoum El Bakkali en compagnie de son ensemble qui ont interprété des morceaux issus du Gharnati, de l’Andalou, du Samaa soufi jusqu’au chant en ourdi de l’Inde. Tout a fait que cette soirée soit unique et originale. Ce dialogue de culture et de religion a été répliqué par des vers poétiques lus par Carole Latifa Ameer et Leili Anvar. Différentes cultures qui se parlent dans la ville pirituelle de Fès. C’est ce qu’a confirmé le président du festival, Faouzi Skali, lors de la conférence d’ouverture, concernant le rôle qu’a joué le Maroc pour la préservation de la tradition soufie. « Plusieurs religions ont pu vivre dans la fraternité et l’entente, créant une culture très riche et diversifiée », précise-t-il.
Le professeur libanaise Souad Lahkim, très réputée pour sa formation académique très profonde dans le soufisme, a été on peut plus clair quant à l’apport du Soufisme pour l’humain. « Quand la culture soufie représente le tissu social, elle travaille d’abord l’homme et la femme en premier lieu, car ce qui est important dans toute culture, c’est l’humanité qui est digne de respect et c’est le cas de la culture soufie », indique-t-elle.
Moulay Abdellah Ouazzani, professeur universitaire et spécialiste en la matière a défini que le soufisme est une voie qui appelle à l’ouverture, au dialogue et à la coexistence entre les peuples. « C’est le rôle que nous estimons jouer avec ce festival, en contribuant à juste titre à propager ces valeurs et les inculquer aux jeunes générations ». Le festival de Fès de la culture soufie estime le faire à travers des conférences et tables rondes autour de la thématique du soufisme ou encore en faisant appel aux mélodies et aux chants mettant en exergue cette culture et cette tradition ancestrale.