03 Janvier 2018 À 09:34
Cette progression s'explique par un bond de 14,2% de la valeur ajoutée agricole, en variation annuelle, dans un contexte de baisse des prix des productions végétales, au lieu d'une baisse de 13,7% au cours de la même période de 2016, indique le HCP dans un point de conjoncture de janvier 2018, ajoutant que la valeur ajoutée hors agriculture aurait connu, pour sa part, un bond de 2,8%, soutenue par les activités tertiaires et minières.
Ainsi, les prix des céréales et des légumineuses se seraient infléchis de 3,5% et 4,1%, respectivement, en variations annuelles, sur fond d’une offre locale plus abondante.
En particulier, les disponibilités de blé tendre et des lentilles auraient connu une sensible augmentation au terme de la campagne agricole 2016/2017, suite à une hausse de leurs rendements de 5,9 points et 8,1 points, respectivement, en comparaison avec la campagne antérieure.
De même, les prix des cultures fruitières auraient connu une inflexion à la baisse due à la progression des températures de l’été et du début d’automne ayant favorisé la précocité des récoltes des fruits d’hiver, tandis que l’abaissement des niveaux de remplissage des barrages et le déficit pluviométrique de l’automne 2017 auraient pénalisé la production des primeurs et favorisé une hausse des prix à la consommation des légumes de 5,1%, en variation annuelle, note le HCP.
Au quatrième trimestre 2017, la valeur ajoutée hors agriculture se serait accrue de 2,8%, au lieu de +2,6% une année auparavant.
Contribuant pour près de 1,2 point à la croissance globale du PIB, fait savoir la même source, relevant que le secteur tertiaire aurait continué de soutenir l’activité économique, grâce notamment à la bonne orientation du commerce, du transport aérien et des activités touristiques, dont la valeur ajoutée se serait accrue de 7,9%, en variation annuelle, une évolution soutenue par une hausse de 13,3% des recettes voyages et de +16% des nuitées touristiques globales.
La valeur ajoutée du secteur secondaire se serait affermie de 3% au quatrième trimestre 2017, portée notamment par la hausse de 13,9% de la valeur ajoutée minière, au lieu de +3,7% une année auparavant.
Le redressement de la demande étrangère adressée aux minerais bruts et l’expansion des ventes destinées aux industries locales chimiques, dans le sillage du raffermissement de la demande des pays de l’Afrique de l’Est et de l’Amérique Latine, auraient profité à l’amélioration du climat des affaires minières en fin 2017.
Les anticipations des chefs d’entreprises minières, collectées dans le cadre de la dernière enquête de conjoncture du HCP, sur l’évolution de la production et des ventes extérieures se seraient améliorées, respectivement, de 13 points et 17 points par rapport à leurs niveaux de l’année passée.
La branche phosphatée, dont la dynamique aurait été le principal moteur de cette relance, aurait affiché une expansion de 18,5%, en variation annuelle, malgré la poursuite du repli de ses prix de vente à l’export.
Le cours international du phosphate brut se serait infléchi de 18,8% au quatrième trimestre 2017, après avoir reculé de 22,9% et 18,2%, respectivement, au cours des deux trimestres qui précèdent.
Les industries manufacturières auraient poursuivi leur tendance modérée, pour la troisième année consécutive, affichant une croissance de 2%, au quatrième trimestre 2017, au lieu de +2,1% la même période une année auparavant, portée par la dynamique des activités de transformation de phosphate, la valeur ajoutée des industries chimiques aurait réalisé une hausse de 6,3%, contribuant pour 0,9 point à la croissance industrielle globale, indique le HCP, notant que les autres industries, tirées par le redressement des activités de matériaux de construction, notamment le ciment, auraient progressé de 4,9%, portant leur contribution à 0,8 point.
La branche agroalimentaire aurait, pour sa part, ralenti pour le deuxième trimestre successif, marquant un accroissement de 1,4%, en glissement annuel, tandis que les industries de «textile et cuir» auraient fléchi de 1,1%, contre une hausse de 7,3%, une année plus tôt.
La valeur ajoutée des IMME se serait également inscrite en baisse, pâtissant de la contraction des industries du travail des métaux. La contribution des deux dernières branches se serait limitée à -0,2 point.
Le secteur de la construction aurait maintenu sa tendance haussière modérée pour le deuxième trimestre successif, affichant un accroissement de 1,1% de sa valeur ajoutée, au quatrième trimestre 2017, souligne la même source, faisant observer que cette évolution aurait été confirmée par la progression de l’utilisation des facteurs de production, notamment le ciment, dont les ventes auraient poursuivi leur progression au rythme de 2,8%, après avoir augmenté de 8,3% au troisième trimestre.
Par ailleurs, les anticipations des professionnels de la construction, dans le cadre de la dernière enquête de conjoncture du HCP, auraient confirmé une légère amélioration des travaux de construction spécialisés.
Après deux trimestres de ralentissement, les prix à la consommation auraient légèrement accéléré, au quatrième trimestre 2017, affichant une progression de 1,1%, en glissement annuel, au lieu de +0,2% un trimestre plus tôt, soutenue par un retournement à la hausse de 0,9% des prix des produits alimentaires, contre une baisse de 1%, un trimestre auparavant, tirée principalement par l’augmentation notable des prix des légumes frais et de ceux des huiles et des graisses.
Dans le même sillage, le rythme de croissance des prix des produits non-alimentaires aurait légèrement évolué, pour atteindre +1,3%, au lieu de +1,2% un trimestre auparavant, portée par les prix des produits énergétiques, ainsi que ceux des produits manufacturés auraient contribué positivement à cette évolution, explique le HCP, notant que l’inflation sous-jacente, qui exclut les tarifs publics, les produits frais et l’énergie, aurait, pour sa part, connu une progression de 1,1%, après +0,8% au trimestre précédent, tirée par la remontée des prix des produits alimentaires hors frais et par la légère augmentation des prix des produits manufacturés. Sur l’ensemble de l’année 2017, l’inflation globale se serait établie à +0,7%, au lieu de +1,6% un an plus tôt.
Au niveau international, l’activité économique dans les pays avancés aurait continué à évoluer favorablement au cours du quatrième trimestre 2017, avec une amélioration du climat des affaires dans la zone euro, culminant à son plus haut niveau depuis 2001.
Commune à l'ensemble des pays de la zone, cette amélioration aurait été soutenue par la performance des secteurs de l'industrie et de la construction.
La croissance aux Etats-Unis aurait bénéficié, quant à elle, de la bonne orientation du secteur des services et de l'industrie et du soutien de la demande intérieure, en particulier des ménages.
Ainsi, la croissance des pays avancés se serait située aux alentours de 2,3%, au lieu de +1,6% en 2016 sur l’ensemble de l’année 2017, et celle de la zone euro aurait atteint 2,4%, après +1,7% en 2016, fait savoir le HCP.
De même, le climat conjoncturel aurait continué à s'améliorer dans les pays émergents, notamment en Russie, au Brésil et en Inde, favorisé par une reprise de la consommation et une inflation relativement modérée, après deux années de récession.r>
En Chine, la croissance aurait légèrement ralenti au quatrième trimestre, pour se situer à 6,8% à fin 2017, soit un rythme proche de celui des deux années précédentes, pénalisée par l'essoufflement de la demande intérieure et la décélération des ventes dans le secteur immobilier et du commerce de détail, conjugués à une légère hausse de l’inflation.
Dans ce contexte, le commerce mondial de biens aurait progressé de 4,9%, en variation annuelle, au quatrième trimestre 2017, porté principalement par les importations des pays avancés, notamment des Etats-Unis et de la zone euro.
La demande étrangère adressée au Maroc se serait affermie de 5,1%, au quatrième trimestre 2017, en ligne avec l'évolution du commerce mondial, relève le HCP, notant que le déficit de la balance commerciale au niveau national se serait ainsi allégé de 3,4% et le taux de couverture aurait gagné 2,6 points, pour se situer à 57,6%.
L'allégement de ce déficit aurait résulté de la hausse moins conséquente des importations par rapport aux exportations, qui en hausse de 15%, auraient bénéficié de la bonne performance des exportations de phosphate brut et d’engrais naturels et chimiques, souligne la même source, faisant savoir que les exportations, hors phosphate et dérivés, auraient profité de la bonne orientation de la demande étrangère adressée au secteur automobile, suivies de l'agro-alimentaire, du textile et cuir, de l'aéronautique et de l'électronique.
Les importations auraient, quant à elles, progressé de 9,8%, en variation annuelle, tirées par la demande intérieure. La facture énergétique aurait continué de grever la balance commerciale, contribuant pour près de 5 points à l’augmentation des importations, en liaison avec le renchérissement des cours énergétiques sur le marché international.
Les importations, hors énergie, auraient été alimentées par les acquisitions des biens d’équipement industriel (machines et appareils divers, voitures industrielles), des biens de consommation (voitures de tourisme et leurs pièces détachées, médicaments et tissus) et des demi-produits (matières plastiques).
Au quatrième trimestre 2017, la demande intérieure privée aurait poursuivi sa tendance haussière amorcée en 2016, estime le HCP, soulignant que la consommation domestique aurait évolué dans un contexte d’une légère hausse des prix à la consommation, après deux trimestres de détente, soutenue, en grande partie, par les produits importés ; les importations de biens de consommation auraient progressé d’environ 6,9%, en glissement annuel.
Dans l'ensemble, les dépenses de consommation des ménages, en volume, se seraient accrues de 4,2%, en variation annuelle, au lieu de +3,7% une année plus tôt, contribuant pour environ +2,4 points à la croissance globale du PIB, au lieu de +2,1 points un an plus tôt.
La hausse de la consommation domestique aurait été alimentée, notamment, par un bond de 4,5% des crédits à la consommation et une progression de 7% des recettes des MRE, tandis que la demande des administrations publiques serait restée modérée (+0,9%), sous l’effet d’une décélération des dépenses de fonctionnement (+0,2%, à fin novembre 2017), précise la même source.
Pour sa part, la croissance de l’investissement se serait accélérée par rapport au début de l’année 2017, pour se situer à 3,1%, en variation annuelle, contribuant, ainsi, pour près de +0,9 point à la croissance du PIB, portée par un redressement de l'investissement en produits industriels, dans le sillage d’un retournement à la hausse de 14,8% des importations de biens d’équipement.
De son côté, l’investissement public en infrastructures de base se serait renforcé par rapport au début de l’année, alors que l’investissement en construction, en ralentissement depuis la mi-2008, serait resté relativement modéré, pâtissant d’une faiblesse de la demande adressée à l’habitat.
Par ailleurs, la croissance de la masse monétaire se serait légèrement accélérée au quatrième trimestre 2017 par rapport à l’année 2016, se situant à 5,4% en glissement annuel, au lieu de +4,7% une année auparavant.
Pour sa part, le besoin de liquidité des banques se serait tempéré, sous l’effet de l’atténuation de la baisse des réserves internationales nettes, limitée à -5,8%, au lieu de -10,4%, un trimestre plus tôt.
Les créances nettes sur l’administration centrale auraient poursuivi leur progression, marquant une hausse de 15,7% de l’endettement monétaire du Trésor et les créances sur l’économie auraient continué d’évoluer sur un sentier de croissance ascendant, portées particulièrement par la hausse des crédits accordés à l’équipement des entreprises et au secteur de l’immobilier.
Dans ce contexte, les taux d’intérêt sur le marché interbancaire se seraient légèrement repliés, se situant tout proche du niveau du taux directeur.
Sur le marché des Bons du Trésor, les taux d’intérêt à un an auraient reculé, en moyenne, de 2 points, alors que les taux à 5 ans et à 10 ans auraient augmenté de 8 et 19 points, respectivement.r>Au cours du quatrième trimestre 2017, le marché des actions aurait connu une réduction de ses gains annuels.
Les indices MASI et MADEX auraient respectivement progressé de 6% et 5,4%, en glissements annuels, après des hausses de 20,9% et 20,2%, le trimestre précédent.
Les cours des actions auraient subi des ajustements, sur fond d’anticipations favorables des investisseurs qui auraient buté aux réalisations comptables semestrielles des sociétés cotées, toujours positives mais dont l’évolution auraient été moindre que prévue.
Le rythme de progression de la capitalisation boursière aurait également ralenti, passant de +21,3% à +7,2% entre les deux trimestres successifs.
La croissance des cours boursiers des secteurs de la chimie, de l’agroalimentaire, des mines et du matériel et logiciels informatiques aurait sensiblement surperformé l’évolution du marché boursier.
Parallèlement, le marché des actions aurait enregistré un recul des échanges et le volume des transactions aurait baissé de 4%, en variation annuelle.