Culture

«Lettres à Nour», une dénonciation du mal à travers la littérature

Pour Benzine, l’écriture était une façon de dénoncer ce qui ne marche pas. Ph. Sradni

29 Novembre 2019 À 15:42

Venu présenter ses ‘’Lettres à Nour’’ devant la communauté de l’Ecole française internationale de Casablanca (EFI), l’islamologue et écrivain franco-marocain Rachid Benzine a confié, à cette occasion, ses pensées les plus profondes et l’essentiel de ses longues études et recherches.

 «Lettres à Nour» est un essai qui est né du roman « Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? » du même auteur. Un roman qui, de par son succès, a été converti en une interprétation théâtrale. C’est un échange épistolaire entre un père et sa fille. Une fille qui s’est laissé entraîner, du jour au lendemain, par le fanatisme religieux d’un groupe extrémiste se trouvant en Irak.

L’interprétation théâtrale du livre a été présentée aussi bien en France qu’au Maroc, notamment à Meknès, Fès, Tétouan, Essaouira ou encore Casablanca. Elle a ébloui les spectateurs, grâce à la magie de ses paroles, à l’émotion éprouvée à travers celles-ci mais aussi au grand talent des acteurs qui se sont approprié le texte, tel un vécu raconté à haute voix.

Pour Benzine, l’écriture était une façon de dénoncer ce qui ne marche pas. «La littérature nous permet de parler du réel autrement, c’est important pour les gens de passer d’un langage à un autre», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «la littérature a cette capacité de nous donner à penser, de bouleverser notre imaginaire et de nous parler directement».

Avant d’écrire son livre, Rachid Benzine a mené un grand travail de recherche pour essayer de comprendre ces jeunes qui s’approprient le mal, qui fuient leurs vies paisibles pour embrasser la guerre. «Ce qui était plus important pour moi c’est tout d’abord essayer de les comprendre, de les humaniser et de ne pas les considérer comme des monstres (…) nous devons penser à la façon d’agir pour que chaque jeune puisse être reconnu et trouver sa place dans la société » a-t-il expliqué.

En citant l’exemple de Nour dans son texte, en tant que fille éduquée voire érudite, Rachid Benzine remet en doute le lien évident qui pourrait exister entre le niveau intellectuel de l’individu et ses penchants extrémistes. Il estime que, bien qu’ils soient brillants et hautement qualifiés, ils peuvent parfaitement être endoctrinés et exploités par lesdits courants.

Intitulé ‘’Café Littéraire’’, l’évènement programmé par l’EFI, jeudi soir à Casablanca, s’inscrit dans une série de rencontres programmées mensuellement, en vue justement de sensibiliser la communauté des élèves aux problématiques tous azimuts de la société actuelle.

Sara Kassir

Copyright Groupe le Matin © 2025