02 Août 2019 À 17:10
Alors qu’ils suffoquaient dans les dettes, les clubs espagnols ont observé une large réforme financière lors de la dernière décennie, afin de sortir du rouge. Avec la venue de Javier Tebas en 2013, les finances des clubs professionnels (première et deuxième division) ont réussi à redresser la barre et assainir leurs comptes. C’est ainsi qu’au terme de l’exercice 2017-2018, les clubs de la Liga ont enregistré des recettes record de 4.479 millions d’euros, soit une croissance de plus de 20% par rapport à la saison précédente. Dans ce pactole, la part des revenus de transferts avoisine le milliard d’euros (progression de 104%). Mais pour éviter que les clubs ne tombent une nouvelle fois dans le piège de la dette, la Liga a créé «Liga Manager», un outil qui a révolutionné la gestion financière des clubs professionnels, créé et mis en marche en 2016 et qui a fait, par exemple, disparaitre le papier et les fax du siège de l’instance footballistique. Concrètement, aucun club n’a le droit d’inscrire un nouveau joueur, sans l’aval du département financier de la Liga. Des détails allant de la clause libératoire au numéro du maillot et toute autre action liée à la gestion de l’effectif, sont inscrits dans cet outil.
Un fairplay financier propre au football espagnol
Avec une moyenne de 3 minutes par dossier, la «Liga Manager» a permis de gérer le nombre conséquent de 219 transferts, pour la seule journée du 31 janvier 2019, soit la fin du mercato hivernal. Aucun club ne peut ainsi dépasser ses prévisions de dépenses, qu’il doit fournir avant le 30 avril de chaque année. Une prévision que les clubs calculent en fonction des recettes et dépenses enregistrés lors des années précédentes, comme par exemple les recettes liées aux participations aux coupes européennes sur les trois dernières années, les transferts de joueurs sur la même période…
A partir de là, la Liga étudie tous ces numéros avec le plus grand soin apporté aux détails, grâce à trois organes internes : le département de contrôle économique (3 analystes financiers), l’organisme de validation des devis (direction des opérations et la direction générale de la Liga) et le comité de contrôle économique (5 membres indépendants de la Liga et des clubs). Chaque nouvel apport, qu’il soit par l’intermédiaire d’un nouveau propriétaire, de nouveaux contrats de sponsoring ou de recettes des transferts.
Cette rigueur des contrôles ne fixe pas pour autant de plafond aux dépenses. Elle permet néanmoins aux 42 clubs de la Liga de générer plus de revenus, leur permettant d’investir et devenir compétitifs. En maintenant ce modèle durable, les clubs investissent dans des projets qui aideront à se développer de manière pérenne et éviter ainsi le cercle vicieux des dettes et de l’insolvabilité.