27 Mai 2019 À 19:02
Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismaïl, a présidé, lundi au Palais Royal à Casablanca, la cinquième causerie religieuse du mois sacré du Ramadan. Cette causerie a été animée par le Professeur Mohamed Laaroussi, chef de service de cardiologie à l’hôpital Ibn Sina à Rabat, sous le thème «Les secrets du cœur entre les signes religieux et les changements scientifiques», à la lumière du verset coranique : «Que ne voyagent-ils sur la terre afin d’avoir des cœurs pour comprendre, et des oreilles pour entendre ? Car ce ne sont pas les yeux qui s’aveuglent, mais ce sont les cœurs dans les poitrines qui s’aveuglent» (Sourat Al-Haj).
Le conférencier a agencé son intervention autour de quatre principaux axes liés à «la définition du cœur à travers les découvertes scientifiques», au «cœur dans le Saint Coran et la Sounna…entre vérité et interprétation», aux «évolutions scientifiques en cardiologie» et aux «miracles du Saint Coran en cardiologie».r>Le professeur Laaroussi a entamé cette causerie en précisant qu’il n’est point question pour lui de soumettre la religion à la réalité de la science, dont les résultats évoluent continuellement, ni de limiter la compréhension de la religion à des conclusions scientifiques provisoires, dès lors, a-t-il relevé, que la religion est venu guider les gens dans le droit chemin et a utilisé, à ce dessein, la langue appropriée.r>Rappelant que la science médicale a découvert, ces dernières années, des merveilles se rapportant au fonctionnement du cœur, le conférencier a indiqué que les études et recherches scientifiques ne prêtaient, par le passé, aucune importance à la pensée, à la perception, aux sentiments ou à l’émotion, traitant le cœur en tant que simple organe physiologique ou muscle complexe qui pompe le sang et le fait circuler dans tous les tissus du corps humain. Toutefois, le développement de la science et le saut qualitatif enregistré par la chirurgie cardiaque dans le monde, la transplantation cardiaque en particulier, a fait que cette vérité a commencé à vaciller entre constance et évolution, a-t-il souligné.
Le cœur, en tant que source de foi et centre de spiritualité, est loin d’être une simple machine complexe qui travaille selon un mécanisme spécial de pompage du sang dans le corps, a-t-il relevé, rappelant que les scientifiques sont parvenus, au début du 21e siècle, à de nouvelles découvertes qui prêtent à réflexion. Il s’agit notamment, a poursuivi M. Laaroussi, des changements et bouleversements psychologiques radicaux apparus à la suite de certaines interventions de greffe du cœur, et que chez des patients ont touché à la spiritualité et aux convictions.r>Cette nouvelle donne, a-t-il indiqué, a eu pour conséquences de reposer certaines questions relatives à la définition scientifique et médicale du cœur telle qu’elle a été convenue : Le cœur est-il une simple machine régie par des mécanismes quantiques ou s’agit-il là d’un champ plus vaste, lequel est cité 132 fois dans le Saint Coran ? les battements du cœur sont-ils juste des modulations périodiques d’un signal ou bien représentent-ils une voie qui nourrit le cerveau et le guide vers la compréhension et la perception ?r>Dans le premier axe, le conférencier a indiqué que le cœur, ce muscle situé dans la partie gauche de la cage thoracique, et dont le poids avoisine les 300 grammes, est une merveille de création qui dépasse les capacités de tout cerveau humain. Le cœur pompe cinq litres par minute, soit 7.500 litres en une journée, entre réflexions et contractions, à travers un réseau d’artères et de veines de 100.000 kilomètres, a-t-il ajouté, notant que le cœur achemine l’oxygène et les nutriments essentiels vers chaque cellule du corps, ce qui veut dire que le cœur est la source principale du mouvement du corps. Il a fait remarquer que les résultats des recherches ont montré que le cœur génère le plus fort champ électromagnétique de tout le corps, dépassant de 60 fois celui du cerveau.
Des scientifiques de l’institut des mathématiques du cœur aux États-Unis d’Amérique ont découvert, à cet effet, que les battements du cœur ont un impact sur les ondes émises par le cerveau, concluant que le cœur et le cerveau ont une activité simultanée, a-t-il ajouté. Abordant le deuxième axe, le professeur Laaroussi a souligné que le Saint Coran a une vision globale du cœur et de ses synonymes, se posant la question : le cœur dans les textes coraniques signifie-t-il ce muscle situé dans la cage thoracique ou bien le cerveau lui-même ? L’utilisation du cœur revêt dans ce sens une signification métaphorique, en ce sens qu’avec le progrès médical et l’assertion selon laquelle le cœur se limite à pomper le sang dans le corps, certains exégètes associaient le cœur, tel qu’il est cité dans le Coran et la Sunna, au cerveau, a-t-il noté.r>En contemplant les versets coraniques, il convient de noter que le cœur est cité à la fois explicitement que par signification, au singulier comme au pluriel, donnant toute la mesure de l’importance capitale de cet organe, a relevé le conférencier, ajoutant que dans le Saint Coran, qui a été révélé il y a 1400 ans, le cœur a d’autres fonctions, dont le réceptacle des bonnes et des mauvaises actions, le havre de quiétude, le berceau de l’amour et de la miséricorde, mais aussi une multitude de caractéristiques qui en font tout un monde.
Dans le troisième volet de son intervention, le conférencier a souligné qu’une grande évolution a été enregistrée dans la recherche scientifique liée au cœur, dont les traits saillants se rapportant au fonctionnement du cœur et du cerveau en toute harmonie, à l’apparition de déséquilibres dès que cette relation se trouve perturbée. Après de longues recherches et examens cliniques, les scientifiques ont conclu que le lien entre le cœur et le cerveau revêt un caractère dynamique binaire, les deux organes s’impactant mutuellement, a-t-il expliqué, ajoutant que, selon eux, le cœur affecte le cerveau aux niveaux névropathique, biochimique, biophysique et électromagnétique.r>Certains scientifiques étudient aujourd’hui la relation entre le cœur et le cerveau et celle du cœur avec les processus psychologiques et cognitifs, a-t-il enchaîné, notant que cela renvoie à «la mémoire cellulaire» qui a été découverte par la pharmacologiste américaine Pert Candace, selon laquelle les «cellules du corps contiennent des informations sur nos personnalités, nos goûts, nos modes de vie et même notre histoire».r>Dans le quatrième axe, M. Laaroussi a souligné que les vérités scientifiques, qui ont exigé des dizaines d’années de recherche, coûté des milliards de dollars et mobilisé des générations de scientifiques, ont été révélées dans le Saint Coran il y a 14 siècles, prouvant chaque fois le caractère miraculeux du Livre Saint, a-t-il dit. Et d’ajouter que toutes les études de cardiologie ont conclu que le cœur a une signification autre que celle établie par le passé, en ce sens qu’il représente plus qu’un organe fibro-musculaire qui pompe le sang, mais nourrit, à chaque battement, tout le corps par des données.
«Ce que le Saint Coran a révélé il y a 14 siècles sur le cœur ne s’apparente pas uniquement à des données qui explicitent des phénomènes scientifiques modernes, mais constitue une leçon pour chaque croyant», a-t-il conclu. A l’issue de cette causerie, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a été salué par M. Harun Ha Chu Lin, secrétaire général adjoint de l’Association islamique chinoise, Mme Amani Burhan Eddine Lubis, présidente du Conseil indonésien des oulémas pour les questions de la femme, de la jeunesse et de la famille, M. Haji Nour Ali Zem Ben Al Haj Ali Al Akbar, directeur de l’Institut des sciences fondamentales au Sultanat de Brunei, M. Mohamed Akram Annadoui, professeur à l’Oxford Istitute for Peace en Grande-Bretagne, M. Mohamed Mokhtar Al Moufti Al Hassani, professeur universitaire en Jordanie, et M. Ammar Jomii Attalbi, vice-président de l’Association des oulémas musulmans algériens. Le Souverain a été également salué par M. Abdulaziz Ben Mohamed Ben Saleh Al Aouadi, conseiller au ministère du Habous et des affaires religieuses au Sultanat d’Oman, M. Madhar Mohamed Al Hamoui, membre du Conseil islamique supérieur au Liban, M. Mahmoud Abdu Azubair, président de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains au Mali, M. Mohamed Ghazali Omar Jakni, membre de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Guinée Konakry, M. Acharif Ibrahin Abdallah, membre de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Somalie, M. Modibo Bachir Oualidiou, membre de la section locale de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Centrafrique, et Cheikh Nafii Perez Oriola, professeur à l’Université islamique à Mexico.