02 Mai 2020 À 22:00
Pas de sorties de la maison ! Pas de travail ! Pas de distraction ! Pas de plage en ces journées ensoleillées ! Pas de shopping ! Pas de Sport à l’air pur ! Pas de rencontres avec les membres de la famille ! Pas de matchs de foot aux stades… Le confinement sanitaire obligatoire, décrété le 20 mars en vue de lutter efficacement contre la propagation de la pandémie Covid-19, s’avère aussi ennuyeux qu’étouffant. Très attachés à leurs zones de confort et à leurs petites habitudes, la plupart des gens l’ont entamé avec beaucoup d’appréhension, comme un fardeau dur à supporter. L’anxiété n’a fait qu’augmenter avec son prolongement d’un deuxième mois. Aïe ! Plusieurs personnes avaient accueilli cette décision avec encore plus d’angoisse et de détresse.
Mais. N’y a-t-il rien de positif dans cette situation ? Oh que oui !
Aussi bizarre soit-il, passée la période du choc émotionnel, le confinement a, au fil du temps, révélé ses bienfaits. Et pas des moindre.
«Si le confinement a réduit notre marge de mouvement, restreint nos libertés, il n’en demeure pas moins qu’il a révélé des côtés insoupçonnés», indique Mohamed. «Il a permis de rétablir, voire renouer ces liens que la famille a perdu entre ses membres. Dans certains foyers, aussi amusant que cela puisse paraître, certains se sont découverts. Une nouvelle connexion entre les membres de la même famille, ayant subi des interférences, est venue rétablir un courant salutaire. Un courant accueilli avec un très grand bonheur», ajoute-t-il.
Aussi étonnant que cela puisse paraitre, le confinement sanitaire obligatoire a été un excellent «rétablisseur» de «retrouvailles» entre les membres de la même famille, qui vivaient sous le même toit, mais que les péripéties de la vie et sa vitesse effrénée avaient, petit à petit, éloignés. «Ce confinement est comme une renaissance de toute chose défigurée par la routine et le train-train de tous les jours. Certes, il nous a éloigné de nos proches, mais il a donné sens à ce qu’on croyait normal. Grâce à lui, j’ai connu la vraie valeur de la liberté et de la santé», souligne Bouchra. Et d’expliquer : «Les membres de ma famille ont réapprit à cohabiter. Avant, c’était chacun dans son coin. Actuellement, nous sommes plus proches. Nous faisons le point chaque jour autour des repas que je confectionne dans ma cuisine que j’avais abandonnée et où je passe maintenant plus de temps. Je fais même participer mon mari et mon fils dans des ateliers de cuisine. Les journées passent en mode slow. Les soirées cinéma popcorns, les grâces matinées et les siestes sont devenues un rituel. Le silence autour de nous nous fait méditer».
Un voyage au bout de soi
Si certaines personnes confinées ont retrouvé leurs familles et la joie de vivre en harmonie avec ses membres, d’autres ont retrouvé leur force intérieure et leur aptitude à transformer les situations délicates en profit. «Comme je suis de nature optimiste, je pense toujours qu’il y a du bon qui ressort de chaque situation aussi mauvaise et compliqué soit-elle. Le confinement est pour moi une période d’apprentissage, de test et de découverte », avance Imane. Et d’expliquer : «Le confinement est une période particulière qui m’a poussé à sortir des sentiers battus. Trouver de nouvelles manières pour travailler, de communiquer avec les autres, de s’orienter vers de nouveaux horizons. C’est une très belle expérience et une opportunité sans pareille».
Loin des préoccupations personnelles et la vie de tous les jours, Fouad rappelle que le confinement a permis une vraie prise de conscience générale que le monde n’était pas sur le bon chemin et que la course effrénée vers plus de bénéfices pourrait être fatale à la survie de l’espèce humaine. Mieux vaut donc se concentrer sur l’essentiel : notre survie. «Le confinement a permis à certains de se rendre compte que rien n’est acquis d’avance, que rien n’est éternel et qu’il faut se battre tous les jours pour survivre», estime Fouad.
Les idéalistes trouvent également leur compte en cette période de pandémie et estime que le confinement a permis à la terre de se régénérer, vu que le taux de pollution a baissé considérablement, suite à la limitation des déplacements, à l’arrêt de beaucoup de moyens de transport ainsi que la suspension des activités industrielles génératrices de beaucoup d’émissions néfastes. Chose qui représente une bonne chose. «Cela me rend particulièrement heureuse, malgré le fait que nous nous pouvons pas sortir et profiter du beau temps», indique Inass qui trouve également que le confinement a aidé les gens à déstresser, à prendre du recul et à réévaluer leurs vies et leurs décisions.
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Ramadan est mieux avec le confinement
Bon gré, mal gré, le confinement rime bien, selon plusieurs, avec Ramadan et recueillement, vu la quantité de temps libre disponible. «D’habitude, nous travaillons pendant le mois sacré et nous avions du mal à concilier spiritualité et responsabilité parce que nous ne pouvions pas trop veiller ni se réveiller pour le repas du shour. Maintenant, nous avons moins de stress et nous apprécions mieux ces moments ensemble autour du ftour ou pour faire la prière des Tarawih, surtout que tout le monde met la main à la pâte pour faire le ménage», avance Meriem, qui affirme que c’est un Ramadan dont on se souviendra très longtemps.
Même remarque chez Rachid qui profite également du temps libre à cause du confinement pour se rapprocher de Dieu et mieux pratiquer les rites religieux. «J’ai rarement eu des occasions pour la prière des Tarawih en mosquée. Maintenant, je fais ma prière tous les jours chez moi et j’ai également du temps pour lire le saint Coran. Des choses que nous avions tendance à négliger à cause de nos préoccupations».