06 Mai 2020 À 13:19
L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a mis en garde mercredi contre les risques accrus de trafics d'êtres humains en raison de la crise du coronavirus qui rend les victimes encore plus vulnérables.
"Alors que le Covid-19 restreint les déplacements, absorbe les ressources chargées de faire respecter la loi et réduit les services publics et sociaux, les victimes de trafics d'êtres humains ont encore moins de chances de pouvoir s'échapper et trouver de l'aide", estime Ghada Wali, directrice exécutive de l'ONUDC, citée dans un communiqué.
Mme Waly souhaite que les pays s'assurent de garder ouverts les abris et les lignes téléphoniques d'urgence, de maintenir l'accès aux tribunaux et la capacité d'action des unités luttant contre les trafics d'êtres humains.
Au delà du risque d'attraper le virus, une récente étude de l'ONUDC montre que les fermetures de frontière empêchent certaines victimes de rentrer chez elles. Les victimes doivent en outre affronter des ralentissements dans les procédures légales et risquent des mauvais traitements supplémentaires ou bien d'être laissées à l'abandon par leurs ravisseurs.
Parallèlement, le nombre d'enfants forcés d'aller mendier ou chercher de la nourriture dans les rues augmente à présent que les écoles sont fermées et ne peuvent plus offrir un abri et un endroit où manger, poursuit le communiqué.
L'ONUDC avertit que les trafiquants "pourraient devenir plus actifs et s'en prendre à des personnes devenues encore plus vulnérables parce qu'elles ont perdu leur source de revenus en raison des mesures pour contrôler le coronavirus".
Selon le rapport pour 2018 de l'ONUDC sur la traite d'êtres humains, l'exploitation sexuelle et le travail forcé constituent les principales formes du trafic qui affecte surtout les femmes et les filles. Une victime de la traite sur trois est un enfant.
Le nombre total des victimes de trafics d'êtres humains approchait 25.000 en 2016, selon l'ONUDC.