02 Décembre 2020 À 15:30
Après avoir opté pour les vaccins chinois Sinopharm et britanniques AstraZeneca, le Maroc espère lancer d'ici la fin de l'année une campagne visant à immuniser en trois mois quelque 20 millions d'adultes, suscitant attentes, inquiétudes et rumeurs dans ce pays frappé de plein fouet par la crise sanitaire.
Le Royaume-Uni a été mercredi le premier pays au monde à approuver l'utilisation massive d'un vaccin, celui produit par Pfizer/BioNTech et va le déployer dès la semaine prochaine dans l'espoir de contenir enfin la pandémie.
Chaque pays est souverain pour "décréter une utilisation d'urgence" du vaccin de son choix, a expliqué le ministre marocain de la Santé, Khalid Aït Taleb, dans un entretien avec l'AFP.
La date de lancement de la campagne au Maroc reste "tributaire de la validation des vaccins mais aussi du calendrier de livraison" des producteurs pharmaceutiques, a-t-il souligné.
Le royaume mise beaucoup sur le vaccin chinois Sinopharm, ayant passé en août un accord lui permettant de participer aux tests cliniques menés dans une dizaine de pays, de s'assurer la livraison de 10 millions de doses après des résultats probants et de prévoir une production locale dans le cadre d'un échange d'expertise.
Dans l'attente des résultats préliminaires de la phase 3 des tests chinois, les autorités marocaines espèrent lancer au plus vite la "riposte virale", selon M. Aït Taleb.
La pandémie de covid-19 ne faiblit pas dans le royaume, avec plus de 5.000 nouveaux cas quotidiens, pour un total de 359.844 contaminations, dont 5915 décès et 310193 guérisons, selon les derniers chiffres officiels.
Le taux de létalité reste faible (environ 1,7%), mais les hôpitaux frôlent la saturation dans la région de Casablanca, le poumon économique du pays et le personnel médical, sur le front depuis mars, montre des signes d'épuisement, dans un secteur marqué par la pénurie de main d'infirmières et de médecins.
L'objectif est de vacciner plus de 20 millions de personnes en trois mois en mobilisant 12.750 professionnels (santé publique, secteur privé, médecine militaire et Croissant Rouge marocain).
Les premières inoculations seront réservées au personnel "de première ligne" (santé, sécurité), aux "personnes utiles" (transports, etc.) et à la population "à risque" (plus de 65 ans, problèmes de santé, etc.), comme l'a expliqué à l'AFP le ministre de la Santé.