07 Juillet 2020 À 11:40
La pandémie de Covid-19 provoque une crise de l’emploi bien plus grave que celle qui avait suivi la crise de 2008, touchant plus durement les femmes, les jeunes et les travailleurs à faible revenu, avertit l'OCDE dans un nouveau rapport sur les statistiques du chômage.
«En s’appuyant sur les mesures rapides et décisives qui ont été initialement prises face à la crise du Covid-19, les pays doivent maintenant faire tout leur possible pour éviter que cette crise de l’emploi ne se transforme en une crise sociale généralisée», a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría en amont d’une table ronde ministérielle spéciale de l’OCDE sur les politiques d’inclusion et d’emploi au service de la reprise.
Selon lui, les politiques macroéconomiques doivent rester favorables à l’activité économique tout au long de la crise afin de minimiser le risque d’une récession prolongée et d’une génération perdue de jeunes dont les perspectives d’emploi sont durablement compromises.
Pendant ce temps, reconstruire un marché du travail meilleur et plus résilient constitue un investissement «essentiel pour l’avenir des prochaines générations, estime le secrétaire général de l’organisation internationale.
Dans la zone OCDE, le taux de chômage est revenu à 8.4% en mai 2020, après avoir enregistré en avril une hausse sans précédent de 3.0 points de pourcentage, jusqu’à atteindre 8.5%, soit le taux de chômage le plus élevé depuis dix ans, contre 5.2% en février dernier, selon l'OCDE.
Le nombre de demandeurs d’emploi dans la zone OCDE a atteint 54.5 millions en mai, ajoute la même source, faisant observer que l’absence de variation entre avril et mai est le résultat de tendances contrastées.
L’édition 2020 des Perspectives de l'emploi de l'OCDE montre que, même dans le scénario le plus optimiste d’évolution de la pandémie, le taux de chômage dans l’ensemble des pays de l’OCDE pourrait atteindre 9.4% au quatrième trimestre 2020, dépassant tous les pics enregistrés depuis la Grande Dépression.
En 2020, le taux d’emploi moyen devrait être inférieur de 4.1 % à 5 % à celui de 2019, tandis que le pourcentage des actifs occupés devrait rester inférieur à son niveau d’avant la crise, même à la fin de 2021, note l’OCDE.
Les premières mesures de soutien public ont été d’une ampleur et d’une portée sans précédent, notamment sous la forme d’un élargissement des dispositifs de maintien dans l’emploi permettant aux employeurs de réduire le temps de travail normal de leurs salariés tout en recevant une aide financière pour ces heures non travaillées, souligne-t-on de même source.
Le nombre total d’heures travaillées s’est effondré, diminuant dix fois plus vite au cours des trois premiers mois de la crise actuelle qu’au cours des trois premiers mois de la crise financière mondiale de 2008 dans les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles.
Les Perspectives de l'OCDE proposent une série de recommandations dans les domaines sur lesquels les pays devraient concentrer leurs efforts afin d’aider les individus et les entreprises à traverser la crise et à en réduire l’impact à long terme.