Société

Quelle place accordée aux tests employés face au Covid-19 ? Voici la réponse de l'AMMAIS

21 Juillet 2020 À 12:12

La stratégie de lutte contre la Covid-19 repose  sur une intensification de sa détection, grâce à la combinaison  des tests PCR, d’une part, pour repérer les individus porteurs du virus, potentiellement  « contaminateurs »  et futurs malades et,  d’autre part, les tests sérologiques,  pour identifier les  personnes  ayant développé des anticorps contre le coronavirus et  donc contracté l’infection, même sans avoir eu de symptômes. Selon l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), par la voix de sa présidente le Dr Moussayer Khadija: le problème est, qu’en dépit de ces tests,  ce virus sait  se « cacher » pendant la période d’infectiosité. Raison pour laquelle, il devient nécessaire de  rappeler et  préciser la portée de ces tests, leurs éventuelles limites et les moyens mis en œuvre par les autorités sanitaires pour contrecarrer  justement ces limites.

Le test virologique (RT-PCR) : sa négativité ne garantit pas qu’une personne ne soit pas infectée

Le test PCR est une technique permettant à partir de  fragments de matériel génétique  de les reproduire en  grande quantité pour que le virus soit plus facilement identifiable. Malgré sa très haute spécificité, c’est-à-dire sa capacité à ne détecter que les porteurs de ce type de virus, proche de 100 %, et sa bonne sensibilité à réagir à la présence du virus, sa fiabilité dépend de nombreux autres facteurs, y compris humain.

Le prélèvement exige en effet d’aller recueillir  des cellules au fond des muqueuses de l’arbre respiratoire en enfonçant un écouvillon dans le nez jusqu’à l’arrière de la tête.  Faute de quoi, le test  risque d’être inopérant. Pour compliquer la situation, le virus est parfois indétectable dans les voies respiratoires supérieures mais présent dans les poumons !

A cause de ces deux « écueils » principalement, l'AMMAIS estime que la fiabilité du test se situe entre 60 et 80 %, des résultats  d’ailleurs assez proches  de  ceux constatés dans d’autres infections comme la grippe (influenza).

L'association cite  une étude, réalisée par des biologistes de la Johns Hopkins Medicine,  confirmant  les difficultés à partir des résultats de 1.330 prélèvements.  Les chercheurs ont établi que les sujets infectés présenteraient :  majoritairement un test négatif (67 % au 4ème jour de la contagion)  dans les 4 jours suivant la contamination ;r>-un taux de faux négatifs de 38%, le jour de l’apparition des symptômes ;r>-les tests les plus fiables  8 jours après la contamination et, en moyenne, 3 jours après la survenue  des symptômes, avec un taux de faux négatifs qui reste néanmoins de 20%.

Les Tests sérologiques : un outil  de surveillance épidémiologique avant tout

Ces tests, par prise de sang,  sont recommandés dans 3 situations , estime l'AMMAIS: 

-en complément d’un test PCR  négatif, pour confirmer une infectiosité   dès lors qu’un patient présente des symptômes ;r>-en détection d'anticorps  chez les professionnels soignants et chez les personnels dans les  grandes entités d’hébergement collectif et/ou de vie collective (établissements sociaux et médicosociaux, prisons, casernes, résidences universitaires, internats, entreprises, etc.) non symptomatiques, en complément du dépistage et de la détection de personnes-contacts par RT-PCR ;r>-et comme outil de surveillance épidémiologique de la présence du virus.

 

 

 

 

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