27 Février 2020 À 19:17
Les chamboulements intervenus dans le sillage du nouveau coronavirus n’ont pas tardé à arriver au Maroc. Bien que l’épidémie n’ait toujours pas trouvé un point d’entrée au pays, elle n’en a pas moins jeté de l’ombre sur plusieurs secteurs, le tourisme en tête.
La décision de l'Arabie saoudite de suspendre provisoirement l'entrée sur son territoire des pèlerins pour la Omra est tombée tel un couperet sur la tête des citoyens marocains qui se faisaient une joie de se rendre en terre sainte, mais aussi sur les agences de voyage dont cette activité représente une bonne partie du chiffre d’affaires.
Chez les futurs pèlerins marocains, la déception prédomine. Pour les voyagistes, c’est plutôt la résignation devant le fait accompli. «C’est une décision souveraine et on ne peut que la respecter. On n’a pas le choix», indique Khalid Benazzouz, président de la Fédération nationale des Agences du Voyages du Maroc (FNAVM).
Contacté par Le Matin, le chef des voyagistes marocain s’est rendu à la justesse du raisonnement des autorités saoudiennes. «C’est une décision judicieuse. La Omra attire des pèlerins de tous les coins du monde, ce qui menace d’augmenter le risque de contamination et de propagation de l'épidémie», a-t-il admis.
En effet, la sagesse de cette mesure ne peut être contestée. Son impact sur les agences non plus. «Je dirais que c’est une crise qui vient de s’annoncer. Mais on va la gérer», a assuré Khalid Benazzouz.
D’ailleurs, c’est déjà le branle-bas de combat chez les agences de voyages. La Fédération a tenu aujourd’hui une réunion avec la compagnie aérienne saoudienne et a décidé également de convoquer une réunion de son conseil d’administration le samedi prochain pour discuter des mesures à prendre afin de faire face à la crise.
«Comme vous le savez, la procédure d’octroi des visas a changé et les agences doivent payer en avance toutes les prestations. Nous venons d’avoir une réunion avec la compagnie aérienne saoudienne, ils sont disposés à négocier. On verra pour le reste», a fait savoir le président de la FNAVM.
«On va essayer de trouver des solutions pour nos pèlerins. Il y aura certainement des annulations et des reports. Nous sommes disposés au niveau de l’Association à veiller à ce que tous les droits des pèlerins soient sauvegardés, et nous nous tenons à leur disposition pour régler tous les problèmes qui découleront de cette mesure», a-t-il rassuré.
Il a également appelé les pèlerins affectés par cette suspension au clame et à la patience, les invitant à «ne pas paniquer et à donner le temps aux agences de s’organiser pour mettre en place les solutions adéquates», mais aussi à patienter et «ne pas exiger le remboursement immédiat car cela exige toute une procédure.»