28 Avril 2020 À 19:03
Submergé par les informations autour du coronavirus (Covid-19), chacun de nous peut facilement douter de sa santé et penser en être contaminé, surtout si des symptômes comme la toux, les maux de tête ou les difficultés respiratoires apparaissent. D’après Kawtar Kadiri, psychologue et psychothérapeute, l’aspect psychologique doit être pris en considération dans ces circonstances, d’autant plus que la frontière entre le normal et le pathologique n’est pas bien définie et que face à un événement particulier, toute personne peut facilement basculer vers le pathologique et avoir une peur, plus ou moins, exagérée.
En effet, ajoute-t-elle, notre façon de penser et d’agir face à la crise dépend de plusieurs éléments, notamment le type de la personnalité, les études effectuées et les événements vécus pendant l’enfance. Ces éléments viennent se rajouter à l’aspect qualitatif et à la fréquence des symptômes ressentis. En effet, « quand la qualité et la fréquence des symptômes dépassent un certain niveau et nous empêchent d’être dans la gestion de notre vie quotidienne, nous pouvons aisément basculer vers le pathologique et croire avoir le coronavirus », explique Kawtar Kadiri.
Autre point important abordé par l’experte (que vous pouvez voir en vidéo) : le volet pathologique est souvent accompagné d’idées et de scénarios négatifs voire même catastrophiques. « Ces idées viennent accentuer la perception négative que nous nous faisons des événements et nous font sombrer dans les symptômes ressentis ». Le risque devient élevé lorsque « les ressources de gestion de soi se voient dépassés, faute d’intégration corticale. C’est comme si la tête refusait de croire et de comprendre certains événements et préférait s’installer dans des mécanismes de déni ou des maladies psychosomatiques », alerte-t-elle.
Interrogée sur les astuces que l’on pourrait envisager pour éviter ces scénarios, l’experte souligne que chacun de nous doit revoir sa perception des événements qui l’entourent. « Toute idée négative peut être modifiée et remplacée par une autre qui soit plutôt positive», précise-t-elle, avant de souligner qu’il est important aussi de rester en contact avec ses proches et avec les personnes qu’on apprécie, ne serait-ce que par téléphone. Il est aussi fortement recommandé durant cette période d’investir dans des actions qui génèrent du plaisir, car c’est ainsi que l’on pourrait éviter le stress et les pensées négatives.