06 Mai 2020 À 00:31
La mise au point de vaccins efficaces et sûrs est un point clé de la bataille contre la pandémie du Covid-19 qui a tué, à ce jour, plus de 257.000 personnes dans le monde.
En l’absence de remèdes éprouvés contre les formes graves de cette maladie, seuls des vaccins administrés à large échelle permettraient de se prémunir contre la maladie et d’interrompre la transmission du virus. Sauf que là, il y a un problème de taille ! Celui de la lenteur du processus d'élaboration des vaccins. Un délai de 12 à 18 mois minimum est souvent avancé par des organisations sanitaires comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et par de grands laboratoires pharmaceutiques.
Selon la London School of Hygiene & Tropical Medicine, il existe actuellement une centaine de projets de vaccins contre le Covid-19 en cours. Cette école réputée de médecine britannique répertorie sur sa plateforme près de 120 projets de vaccins contre la maladie provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2, en fonction de leur stade de développement.
Cependant, le Tracker révèle que seule une dizaine de projets est en phase d’essais cliniques, alors que le reste est à un stade de développement pré-clinique.
Le dernier projet en date est celui annoncé ce mardi 5 mai par Pfizer et BioNTech qui indiquent avoir commencé des essais sur l'homme d'un vaccin potentiel contre le nouveau coronavirus. La première étape de l'essai impliquera jusqu'à 360 personnes, testant des mesures telles que la sécurité du vaccin et le bon dosage.
Les deux sociétés testent actuellement quatre vaccins potentiels en même temps, tous des versions différentes de ce que l'on appelle un vaccin à ARNm. Elles espèrent que le test des quatre vaccins en parallèle pourra accélérer le processus en identifiant celui qui fonctionne le mieux.
Le 30 avril dernier, Sinovac Biotech, l'un des labos chinois autorisés à engager des essais cliniques, a annoncé qu'il est prêt à produire 100 millions de doses par an d'un vaccin qui va combattre le virus.
L'autre défi pour créer rapidement beaucoup de vaccins, est lié à l’infrastructure nécessaire qui sera différente selon le type de vaccin. Il peut s’agir d’une version affaiblie ou inactivée du coronavirus, ou d’une partie d’une protéine de surface ou d’une séquence d’ARN ou d’ADN, injectée à l’intérieur d’une nanoparticule ou d’un autre virus, expliquent les professionnels.
Pour booster ces efforts et permettre la poursuite des recherches dans les meilleures conditions, la Conférence internationale des donateurs pour la riposte mondiale au Covid-19, organisée lundi par la Commission européenne, a vu affluer des promesses de dons à hauteur de quelque 7,4 milliards d’euros qui iront à la recherche et au développement de vaccins, de produits de diagnostic et de traitements. La chanteuse Madonna, Bill et Melinda Gates, des princes, des présidents et des chefs d'Etats ont participé à ce téléthon mondial organisé à Bruxelles et salué par l'OMS. De son côté, le gouvernement américain a injecté plus d'un milliard de dollars pour développer des vaccins contre le virus.
Dans une approche plus globale, l’OMS a annoncé qu'elle va lancer, cette semaine, la nouvelle version de son Plan stratégique de préparation et de riposte. Objectif : revoir et évaluer les moyens dont elle a besoin pour soutenir la riposte internationale et les plans d’action nationaux jusqu’à la fin de 2020.