19 Novembre 2021 À 19:19
Une 4e vague est à nos portes, ce qui fait craindre aux Marocains un nouveau retour aux mesures sanitaires restrictives, notamment le confinement. En tout cas, la dégradation inquiétante de la situation sanitaire dans plusieurs pays, particulièrement en Europe, laisse entendre que le pire est à prévoir. Interpellé à propos de ce sujet, Dr Moulay Said Afif, membre du comité scientifique et technique de la vaccination, estime que «l’intensité de cette vague au Maroc dépendra de deux facteurs clés : l’avancement de la campagne de vaccination et le comportement des citoyens». Sur le premier facteur, des efforts doivent être déployés pour sensibiliser encore plus les citoyens sur l’importance de la vaccination. Celle-ci connait actuellement un ralentissement, notamment dans les rangs des jeunes. À propos du deuxième facteur qui est celui du comportement des citoyens, force est de reconnaitre qu’il y a un relâchement par rapport à l’adoption des mesures barrières. De son côté, Dr Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé, dresse trois scénarios pour la prochaine vague.
• Le premier scénario : Si les efforts de sensibilisation se poursuivent et si les citoyens respectent dans les jours à venir leur calendrier vaccinal, on aura un taux de couverture important de 80%. Qualifié d’optimal, ce scénario nous permettrait d’avoir un nombre limité des cas graves et des décès du Covid-19. La vie pourrait ainsi continuer presque normalement avec le respect des mesures barrières. Ce n’est pas une fatalité, c’est un choix ! Peut-être, on ne pourrait pas contourner la 4e vague, mais on pourrait au moins l’adoucir et la briser pour qu’elle ne soit pas aussi forte que dans les autres pays du monde.
• Le deuxième scénario : Si la campagne de vaccination continue de ralentir et que les citoyens, y compris ceux qui sont concernés par la 3e dose, ne respectent pas le calendrier vaccinal, on aura une forte vague, mais pas autant que les précédentes. Dans ce scénario, le taux de couverture vaccinale se situerait aux alentours de 65% pour les complètement vaccinés. La gestion de la vague ne serait pas ainsi identique à celle des vagues précédentes dans lesquelles le confinement généralisé ou relativement assoupli était la seule solution. Nous disposons du vaccin et, ceci dit, des mesures seront adoptées tout en s’inspirant des expériences des pays étrangers. Si on prend l’exemple de la Russie qui a un taux de vaccination très bas par rapport, notamment au Maroc, le pays a adopté un confinement ciblé avec un arrêt des activités économiques pour maitriser la situation. Il a ainsi décidé de confiner les personnes qui ont plus de 60 ans et d’accorder des congés payés à la population. En revanche, en Autriche, où le taux de vaccination est proche de celui du Maroc, il a été décidé de confiner les non-vaccinés. Ces derniers courent un grand risque de faire des cas graves et des décès. De même, ces personnes non vaccinées propagent le virus beaucoup plus que les vaccinés.
• Le troisième scénario : Si le ralentissement de la vaccination se poursuit, on pourrait envisager aussi d’appliquer rigoureusement le pass vaccinal. L’idée est de chercher à stopper la propagation du virus en limitant les déplacements des personnes à risque, notamment les non-vaccinés. Ces personnes risquent de faire des formes graves de la maladie et d’ailleurs c’est parmi les non-vaccinés que le virus va recruter malheureusement ses victimes. Pour le reste de la population qui est complètement vaccinée, elle serait permise à continuer une vie quasi normale. L’objectif d’une telle mesure est de ne pas bloquer l’activité économique, sociale et surtout scolaire.r>Sur un autre registre, Dr Afif estime qu’il faut approcher les jeunes qui paraissent encore réticents à la vaccination, notamment à travers la sensibilisation et la communication transparente. La vaccination, affirme-t-il, reste notre principal allié, aux côtés des mesures barrières, dans la lutte contre la pandémie.