Économie

Industrie automobile : Le Maroc passe à la vitesse supérieure

En quelques années, grâce à la Vision Royale, le Maroc est devenu une base mondiale de production automobile. La stratégie industrielle nationale a favorisé l’éclosion d’écosystèmes performants, modernes et durables. Les capacités de production ont plus que triplé, gagnant en efficacité et en qualité. Aujourd’hui, le secteur passe à la vitesse supérieure, atteignant une maturité technologique qui lui permet de développer une ingénierie locale tournée vers l’international pour concevoir l’automobile de demain.

04 Août 2021 À 20:04

La 4ème édition des "Rendez-Vous de l'Industrie" dédiée au secteur automobile a été l’occasion de dresser le bilan des réalisations dans ce secteur, qui n’aurait pas pu devenir une success-story, sans la Vision Royale qui a permis la mise en place d’une infrastructure capable d’accompagner les investissements des leaders industriels internationaux dans le Royaume.

« Pour le secteur automobile, il y a eu une vision et un souffle. Ce que l’on oublie, c’est que l’automobile est une histoire très ancienne au Maroc. Somaca est née en 1959, cette histoire a été jalonnée de décisions stratégiques. En 1996, on avait déjà les premiers équipementiers, en 2005, on est passé à une vision stratégique, passant des plans quinquennaux à des plans stratégiques », a affirmé le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique Moulay Hafid Elalamy. Il s’agit au départ du plan Emergence qui a appuyé le secteur en tant que Métier Mondial du Maroc en arrivant au Plan d’accélération industrielle en cours aujourd’hui. « Tout cela a fait que ce secteur a une vision en amont et un souffle et une continuité », a-t-il souligné.

Et c’est cette continuité qui a permis la réussite de l'automobile, qui constitue le premier secteur industriel exportateur du Royaume pour la 7ème année consécutive. Les véhicules produits sont exportés vers 75 pays dans le monde. Depuis 2017, le Maroc est le premier producteur de voitures en Afrique et au cours de l’année 2021, le Royaume s’est positionné en tant que deuxième exportateur de voitures vers l’Union européenne. A aujourd’hui, le secteur compte plus de 250 équipementiers installés avec une capacité de production de 700.000 véhicules par an.

« Le secteur automobile compte aujourd’hui une dizaine d’écosystèmes centrés sur les opérateurs qui sont des agrégateurs de métiers et d’entreprises et des écosystèmes métiers, qui sont, eux, centrés sur les savoir-faire et les chainons qui sont à ramener pour essayer de compléter la chaine de valeur au maximum », indique Ali Seddiki, directeur général de l’Industrie au sein du ministère. Et de noter que cette structuration en écosystèmes, déployée dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, permet de mieux comprendre les enjeux dans chaque partie et d’améliorer la performance dans toute la chaine de valeur, dans la perspective de développer le taux d’intégration local qui atteint aujourd’hui plus de 60%.

En termes d’impact sur l’économie nationale et sur les régions, le secteur a atteint en 2019 plus de 31,7 milliards de DH de valeur ajoutée. « C’est le fruit du travail du public, du privé et du secteur associatif avec deux locomotives que sont Renault et Stellantis et d’autres constructeurs qui achètent beaucoup de pièces au Maroc comme Ford. La somme de tous ces efforts fait de l’automobile le fer de lance de l’économie marocaine », soutient Moulay Hafid Elalamy.

Pour les différents acteurs intervenant lors de cette rencontre, le Maroc est un pays à fort potentiel qui présente des opportunités importantes dans le secteur de l’industrie automobile, comme en témoigne Luca De Meo, CEO de Renault Group, qui a affirmé que le Royaume représente un pilier du plan stratégique « Renaulution » et figure aujourd’hui dans le Top 5 des pays industriels pour le Groupe. Et de noter que le projet de décarbonisation mis en œuvre au Maroc sera un projet structurant dans les années à venir et permettra aux industriels de gagner en compétitivité.

« Nous avons des accords en phase de finalisation avec Renault et Stellantis pour la mise en place de projets qui vont transformer encore le secteur automobile au Maroc… Aujourd’hui, il faut aller plus en profondeur en termes d’intégration, continuer à renforcer notre compétitivité et être en capacité de développer la production décarbonée et les projets dans les domaines du véhicule électrique, de la mobilité verte, du spatial civil et des véhicules connectés. Je pense que le Maroc a un rôle à jouer à ce niveau-là », a conclu le ministre.

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