14 Juillet 2021 À 18:58
« À la CGEM, nous sommes persuadés que le développement de notre économie nécessite d’investir davantage dans l’éducation et la formation de notre jeunesse, mais aussi de promouvoir l’innovation et la R&D, susceptibles d’assurer la croissance et la compétitivité de nos entreprises » , a souligné Chakib Alj, président de la CGEM lors du Conseil National de l’Entreprise (CNE) qui s’est tenu, ce mercredi à Casablanca, en présence de Said Amzazi, ministre de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
L’occasion de soulever la problématique relative à l’inadéquation entre l’offre pédagogique et les besoins progressifs de l’entreprise. Le patron des patrons a d’ailleurs à juste titre rappelé qu’en moyenne, 400.000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année, dont plus de la moitié n’ont pas le baccalauréat. « La majorité de chaque cohorte annuelle ne trouve pas d’emploi. Cette situation dramatique prévaut au moment où beaucoup d’entreprises se plaignent soit de ne pas pouvoir recruter un grand nombre de profils dont elles ont besoin, soit de devoir prendre en charge la totalité de leurs formations, ce qui n’est pas normal », dit-il. Il faut vraiment sortir des sentiers battus, recommande M. Alj, exprimant par la même occasion, la profonde adhésion de la CGEM au projet d’envergure des Cités des Métiers et Compétences (CMC) prévues dans les 12 régions. « Un chantier dans lequel la CGEM doit s’impliquer fortement, à travers la définition des besoins en compétences et la conception des formations dont l’ingénierie de formation. La Confédération a aussi donné son accord pour réaffecter 500 millions de dirhams issus des recettes de la Taxe de Formation Professionnelle afin d’accompagner la réalisation de cette Feuille de Route », se félicite le président de la confédération patronale.
Pour sa part M. Amzazi a dressé un tableau des actions fondamentales réalisées par le Royaume et qui auront, à n’en pas douter, un impact très important sur le capital humain à savoir : La généralisation de la scolarisation à l’école primaire ; le renforcement de l’enseignement des langues étrangères, des soft-skills et des compétences numériques à tous les niveaux ; le développement de l’enseignement préscolaire, l'extension de la scolarité obligatoire qui passe de 9 ans à 12 ans grâce à la loi cadre 51-17…
Le ministre s’est attardé sur l'impact de la formation professionnelle sur l’écosystème économique national. « Tout le monde conviendra que la formation professionnelle est l’un des puissants leviers de promotion du capital humain, celle-ci étant censée fournir à ne main d’œuvre qualifiée à même d’augmenter sa compétitivité, d’attirer les investisseurs étrangers et d’accompagner les grands projets sectoriels du Royaume », a-t-il rappelé. Il a invité à cette occasion les entreprises à investir fortement dans ce secteur, « Car la formation professionnelle se veut d’abord une formation pour l’entreprise. Et dans un système idéal, elle devrait être également une formation PAR l’entreprise ». Toujours selon M. Amzazi, l’Avenir de ce secteur et la réussite de ce « choc compétitif » auquel appelle le nouveau modèle de développement, restera totalement tributaire de l’implication de tous : gouvernement, entreprises et employeurs, appelés à travailler en bonne intelligence.
Cette rencontre a été marquée par la signature de 3 conventions cadre pour la mise en œuvre de la feuille de route relative à la formation professionnelle qui a été présentée devant S.M. le Roi Mohammed VI le 04 avril 2019.